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 Ça faisait longtemps. Trop longtemps. || PV Symington Ailein

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Symington Clyde

Détenu

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Symington Clyde
► DC : Vsevelod Varlaam & Guarnicionero J. Piero
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Ça faisait longtemps. Trop longtemps. || PV Symington Ailein Empty
MessageSujet: Ça faisait longtemps. Trop longtemps. || PV Symington Ailein   Ça faisait longtemps. Trop longtemps. || PV Symington Ailein EmptyLun 18 Jan - 6:19


Ta respiration était haletante, totalement désordonnée. Tu avais l'impression que tes poumons étaient en feu et que les flammes rongeaient ta pauvre gorge. Tu fuyais, détalant tel un pauvre lapin à le recherche d'un terrier. Car, oui, tu voulais te terrer dans un trou, loin de tous, loin de ce regard. Ces yeux, maintenant, tu y voyais les lueurs qu'auparavant tu n'apercevais pas. Avant, ce n'était que des pupilles et des iris, qu'une couleur sombre et une couleur plus vive. Désormais, ce n'était plus tant ce qu'ils étaient. Ils représentaient davantage. Ils étaient effrayants. Ils menaient à une porte que tu aurais préféré ne jamais découvrir, ne jamais ouvrir. Mais étais-tu réellement celui qui avait posé ta main sur la pognée ou ne t'y avait-on pas forcé? N'avions-nous pas pris cette petite main, presque digne d'un enfant, tremblante et apeurée, t'obligeant à entrer de plein fouet dans un monde dont le charme t'effrayait? Pour toi, cette passion charnelle avec laquelle on t'avait dévoré, et ce à deux reprises, te rebutait, te dégoûtait, te terrorisait. Lorsque tu y repensais, tu frissonnais et te recroquevillais dans un coin, tremblant tel un gamin qui s'éveillait d'un cauchemar. La peur, elle retournait tes entrailles et, chaque nuit, tu y rêvais. Tu rêvais à ces bouches qui parcouraient ton corps, à ses dents qui entaillaient ta chair laiteuse et à ses mains qui parcouraient avidement ton torse, tes cuisses, tes fesses. Au milieu de la nuit, tu te réveillais en sueur, hoquetant et reniflant, mais taisant tes larmes. Elles s'étaient taries.

J'avais mal. Mes jambes me faisaient mal. Elles étaient douloureuses, sûrement parce que je courais. Avant, je ne courais pas. Je ne faisais que marcher, pressant rarement le pas. Je n'en avais pas besoin. Avant, je ne savais pas que les hommes étaient des monstres. Avant, je ne savais pas qu'ils étaient capables de ces choses et que tous, sans exception, y pensaient. Je savais qu'ils étaient mauvais, seulement, je n'aurais jamais crus que ça se retournerait un jour contre moi. Que cette méchanceté me retomberait dessus alors que je ne venais même pas les voir, alors que je ne leur parlais même pas. Avant, à mon œil, ils n'existaient pas. Maintenant, ils existaient et j'aurai tant préféré qu'ils n'existent jamais. Je les voyais partout. Dans tous les corridors, dans toutes les pièces, dans tous les recoins. Je n'aimais plus ce regard qu'il portait sur moi et je voulais déjà rentrer dans ma chambre - qu'on nommait cellule ici. Je voulais me cacher sous ma couverture et rester là, dans le lit. Peut-être que si Dahlia était la, je pourrais lui demander de dormir avec moi. Je dormais mieux quand elle était dans le lit à mes côtés, les cauchemars étaient moins violents. Je ne sais pas pourquoi, mais ce que Faust et l'homme aux yeux rouges avaient faits hantaient mes rêves. Je revoyais toujours ces moments là alors que je voudrais les oublier. Sauf que ça, je sais que je ne le pourrais jamais. L'homme aux yeux rouges m'avait marqué à vie. Il m'avait mangé, il m'avait mordu à m'arracher la chair - si c'est bien ce que l'on disait. Si je passais ma main sur ma nuque, près de mon épaule droite, je sentais la cicatrice me raboter la peau. Je détestais ça.

Depuis lors, tu fuyais les hommes comme la peste. Dès que tu croisais leur regard, tu déviais le tien, horriblement mal à l'aise. Tu pressais le pas, te faufilant entre les autres prisonniers et cherchant vainement à les éviter. La plupart du temps, tu restais tout bonnement enfermé dans ta cellule, le regard hagard. Tu te sentais si sali, si souillé. Même si on avait enlevé le sperme gisant en toi, tu avais toujours l'impression qu'il était là, bien présent, et qu'il te rongeait de l'intérieur. C'était un peu comme une bactérie, un virus, un vers, peu importe. Désormais, à ton humble avis, tous les hommes étaient des démons. Gardiens comme détenus. Ils ne pensaient qu'à te dévorer et, toi, tu ne pensais plus qu'à les fuir. Tu détestais déjà les contacts physiques. Maintenant, tu détestais leur vu. Tu ne voulais pas les voir, car, à chaque fois que tu les voyais, tu repensais à cette douleur, à ce que tu avais dû endurer. Tu ne voulais alors plus qu'oublier. Comme en cet instant précis. Tu avais cru apercevoir ces lueurs lubriques dans les yeux d'un grand baraqué. Il était trop près de toi dans le couloir et tu n'avais pas aimé ce sourire. Il creusait uniquement un côté ses pommettes et lui donnait un air que tu n'appréciais pas. Mon petit Clyde, tes instincts s'éveillaient, tu devenais un peu comme une bête que l'on traque et dès que tu sentais le moindre danger, tu prenais tes jambes à ton cou et ne regardais plus derrière toi.

Ma bouche était pâteuse et je n'aimais pas ça. J'entendais trop de pas derrière moi et je ne voulais pas y jeter un coup d'œil. Je tomberais certainement si je ne voyais pas ce qu'il y avait devant moi. Donc, je devais courir en regardant devant moi. C'était logique. Et je ne voulais pas foncer dans quelqu'un que je ne connaissais pas. Même dans quelqu'un que je connaissais. Je voulais seulement m'éloigner, aller me terrer dans un coin et être seul. Pourquoi on me regardait encore comme ça? Pourquoi ça me faisait frémir et me donnait envie de vomir? Je ne le savais pas. Alors, je m'enfuyais. Quand on n'aimait pas quelque chose, c'est bien ce que l'on devait faire, n'est-ce pas? On s'en éloignait. On faisait en sorte de ne pas être aux prises avec. On pouvait aussi l'enfermer. Mais je ne pouvais pas enfermer cet homme, les hommes, et encore moins les détruire. Je ne savais pas quoi faire d'autres que fuir et me cacher. Alors, c'est ce que je faisais. Mais j'étais parti dans le sens contraire d'où était ma cellule et je ne pouvais pas faire marche arrière.

Dans cette optique, tu décidas de foncer droit devant toi jusqu'à l'atelier. Tu n'y étais jamais allé, cependant, la porte t'était ouverte et tu y entras, haletant. Vivement, tu allas te cacher sous l'une des tables, t'y recroquevillant et y tremblant. Tu y fermas les yeux fortement, cachant ton visage aux creux de tes bras qui encerclaient tes genoux. Qu'il ne vienne pas! Qu'il ne vienne pas! Voilà ce que tu pensais, voilà ce que tu priais. Tu n'avais pas même prêté attention à ton entourage lorsque tu t'enfuyais, tu voulais seulement être seul et tranquille.
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Symington Ailein


Symington Ailein
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MessageSujet: Re: Ça faisait longtemps. Trop longtemps. || PV Symington Ailein   Ça faisait longtemps. Trop longtemps. || PV Symington Ailein EmptyJeu 16 Fév - 13:02

ça faisait longtemps. trop longtemps Ϟ symington clyde

Clyde, Clyde, Clyde... C'est ce prénom qu'elle ne cesse de répéter depuis qu'elle est ici, dans cette chambre. Avant, c'était un placard, sombre. Maintenant elle a un lit. Elle est seule, ici il n'y a personne. Au moins elle ne voit pas d'autres hommes comme lui, ils ne s'approchent pas d'elle. Ils ne la voient pas. Elle a un drap, elle a aussi un oreiller et elle a une ampoule. Elle porte aussi des vêtements mais c'est gênant, futile, elle n'aime pas. La seule chose qu'elle aime c'est Clyde et il n'est pas là. Elle ne sait pas s'il est ici ou plus là, elle n'est pas au courant. Elle n'a pas beaucoup bougé depuis qu'elle est là, elle ne veut pas voir les bêtes dehors, les hommes.

Son oeil observe une araignée qui tisse lentement sa toile au plafond, éclairée par la lampe. Elle est presque passionnée, elle ne dit rien, se balance de droite à gauche. Silence, elle aime les insectes. Ils ne l'embêtent pas et ils survivent bien. Sauf les mouches, elles volent bêtement, bruyamment et viennent mourir dans les toiles. Elle bouge un peu, peine, se meurt quand l'araignée arrive pour l'enrouler rapidement. Fini. Les moustiques aussi sont mauvais, ils piquent et grattent. Ils sont pas silencieux, ils l'empêchent de dormir et ils ne tombent pas dans le piège des araignées. Ils sont mauvais.

Les hommes aussi piquent, la douleur reste plus longtemps, elle est plus brutale. Papa était mauvais, il est mort. Le garçon il était mauvais, il est mort. Les mauvais meurent mais ils font mal et ils disparaissent lentement. Clyde est bon, Clyde est vivant mais trop loin. Elle doit le chercher car lui il ne sait pas qu'elle est là. Elle pose ses pieds nus sur le sol, frisson mais c'est pas désagréable. Elle marche, un pas, un autre comme il lui avait appris et elle arrive aux barreaux, elle passe sa tête et regarde à l'extérieur. Des monstres, partout. Ses jambes tremblent. Clyde n'est pas là, il n'est pas dans cette allée. Elle doit sortir.

Non, elle peut pas. Ils vont l'attraper, elle va hurler mais personne n'est là pour l'aider. Personne. Sauf qu'elle a tort, quelqu'un court. Il va vite mais passe au ralenti, comme s'il s'arrêtait à chaque mouvement. Ailein voit Clyde. Elle le détaille trop précisément et son oeil brille. Mais Clyde ne la voit pas et s'enfuit. Il s'éloigne, un léger souffle fait que ses cheveux la gênent. Elle quitte la chambre, ses jambes frêles la font courir comme elle peut. Elle n'aime pas courir, c'est fatiguant, elle doit ouvrir la bouche pour respirer, son ventre réclame plus et des gouttes de sueur apparaissent sur ses joues. Elle n'a jamais eu besoin de courir, Clyde l'attendait toujours, il ouvrait le chemin et il le referme aujourd'hui.

C'est pénible, elle relève la tête en le suivant sans le rattraper. Elle essaye de ne pas tomber, elle ne s'est pas faite à son cache-oeil même si ça fait longtemps. Elle trébuche, courir à pieds nus lui fait mal. Ses pieds crient en silence. Elle panique en pensant le perdre. Il entre dans un endroit qu'elle ne connaît pas. Elle ne sait rien d'ici, elle connaît juste sa chambre. Elle ralentie, s'essouffle, rentre dans la salle et ne voit pas son pied se prendre dans son genou. Elle chute contre le parquet (je suppose) en un son violent. Ça fait mal mais moins que le béton. Elle ramène ses jambes vers son ventre pour se redresser alors qu'elle le cherche en tournant sa tête. Il a disparu. Elle l'a encore perdu.  

 Clyde...Clyde...Clyde... où...t'es ?...
 

Elle ne crie pas. Elle ne crie plus depuis qu'il a été blessé à cause d'elle. Elle essaye de bien s'exprimer mais avec lui, elle n'en avait jamais eu besoin. Elle veut juste le voir mais c'est pas facile. Ses yeux ils se brouillent et elle voit mal, comme si le paysage était gommé. Clyde il n'aime pas pleurer et Ailein elle pleure encore. Parce qu'elle a le visage rouge, elle a un peu mal aux genoux, elle est mal tombée. Elle est fatiguée d'avoir couru, elle aime pas. Son ventre gargouille.
Puis Clyde ne répond pas.


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