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 Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.

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Holguin J. Faust

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MessageSujet: Re: Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.    Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.  - Page 2 EmptySam 27 Fév - 4:15

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Cette chaleur envahissait la pièce. Elle m'agrippait les muscles, les enserraient et de plus en plus, je venais à perdre patience. Mon regard croisait néanmoins le sien, quelques fois où je le pouvais. Ce bleu m'aspirait. Il m'attirait et me donnait envie qu'il ne fasse que me fixer, encore et encore. Luisant, suppliant. C'était incroyable à quel point il parvenait à m'attirer. Non, je ne fais certainement pas une « fixette » sur les jeunes. Non, loin de là. Mais Clyde... C'était différent.

Tu sais, c'est toutes ces fois où tu venais dans mon bureau. Toujours, j'aime ta présence, bien qu'elle soit silencieuse. À chaque fois, j'essaie de te faire plaisir, hein ? Et là, je passe vraiment pour un salaud. Mais est-ce que tu me pardonnerais réellement après ça, même si je m'arrête juste ici ? Je plissais les lèvres, me les mordillant alors que je pensais à ce rouquin. Je calmais doucement les venues de mes phalanges, préférant les frotter contre ses parois intimes. Je le sentais si... Crispé, contracté. C'est en me penchant vers son cou que je pouvais respirer son odeur, me serrer contre lui comme pour qu'il ne parte jamais. Et pourtant, c'est ce qui allait arriver. Clyde, tu ne reviendras jamais me voir, n'est-ce-pas ? Et bien, je vais te dire que tu es en droit. Tu as raison. Je suis vraiment un salaud, rien qu'à savoir ce que j'étais en train de te faire subir. Tu détestes le toucher et je te brûle la peau du mien. Tu as horreur du contact physique et je t'enveloppe de mon corps. Mais le pire dans tout ça, c'est que ça m'excite.

Je dois réellement être un monstre pour lui faire subir une chose pareille. Néanmoins, j'essayais tout de même de lui faire 'plaisir'. Mon index bougeait, tendrement, allant taquiner cet endroit que j'avais découvert. Sa prostate se faisait caresser, tourmenter alors que je me mettais doucement à embrasser la délicate peau de son cou. Est-ce que quelqu'un était déjà passé par là ? J'étais le premier, hein ?

« Pourtant, tu me fais franchement penser à un chaton. »

Je le serrais contre moi, mes mains parcourant ce corps qui tremblait. Je le sais, je devrais être écœuré d'un tel acte. Est-ce que c'était la frustration de toutes ces années accumulées qui ressortait ? Au fond, je ne valais pas moins qu'un prisonnier de Luriguancho... même si des tas de gardiens avaient, certes, fait bien pire que ça. Un viol ? Oh, c'est rapidement étouffé.

« Je ne le mettrais pas, Clyde. »

Je soupirais alors que j'étais remonté vers sa bouche, celle qui gémissait honteusement, celle qui paniquait et qui bafouillait des paroles si sincères. Mais je fut rapidement ramené vers mes pensées et ce, d'un seul coup. Ah, je l'avais mérité, hein ? Un râle de douleur, suivit d'un horrible picotement. Je détestais me mordre la langue en temps normal, alors quand quelqu'un vous le fait, c'est franchement horrible ! Les larmes venaient d'un seul coup, se frayant un chemin entre mes paupières.

« Hn. »

Subitement, je m'arrêtais, reprenant un peu en jurant silencieusement. Merde, ça fait mal ! Nom de Dieu que ça fait mal ! Ouais, tu avais raison. C'est bien, Clyde. Tu devrais pas te laisser faire. Je suis vraiment la pire ordure qu'il soit. Mais dans tout ça, je n'avais pas envie d'arrêter. J'avais envie de prendre ton corps en premier, que personne d'autre ne puisse te pénétrer avant que je ne l'ai fait. Car tu sais, en prison, c'est ce qui arrive fréquemment. C'est la stricte vérité. Ahah...

Sans rien dire, sans lui porter la moindre insulte, je relevais mes yeux vers lui, grimaçant sous la douleur. Je m'étais stoppé un instant, mais ça ne m'avait pas empêché de continuer à nouveau ma découverte. Je retirais un doigt, laissant les deux autres à l'intérieur. Ce dernier caressait les contours de cet orifice, le retraçant avant de le pénétrer de plus belle. J'allais et je venais en toi, plus doucement, de façon plus délicate. Certes, tu souffriras toujours, mais bien moins qu'avant. Je te l'ai dit, Clyde, je tiens à toi, plus qu'à personne d'autre ici. C'est ironique, en se disant qu'au fond, je te faisais plus de mal que n'importe qui.

Je revenais près de toi, soufflant doucement. J'avais les larmes aux yeux, ma langue me piquant terriblement. C'était douloureux, très douloureux. Peut-être est-ce que c'était ce qu'il ressentait depuis le début ? Alors j'attendrais. J'attendrais le temps qu'il faut pour qu'il s'y habitue. C'était du sexe, non ? Certes, plus violent que d'habitude, mais je voulais lui graver ce sentiment dans la peau. Je voulais, même s'il détestait cet acte, lui faire du bien d'une certaine manière. Sauf que je m'y prenais pas de la bonne façon.

Ah, Faust, tu es vraiment le pire des idiots, des fois.

Sauf que pour le coup, tu peux plus reculer. Assume tes actes, assume tes conneries. Être gardien qu'il disait. C'était facile, qu'il disait.


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Symington Clyde

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MessageSujet: Re: Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.    Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.  - Page 2 EmptyMar 1 Mar - 22:32

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Ses pensées étaient parties en vrille, désordonnées et désorientées. Si le rouquin essayait de les aligner, de leur donner quelconque logique, il les perdait presque aussitôt sous les lèvres ou les doigts du gardien. Il voulait réfléchir; ses baisers, supposés être doux, mais si brûlants, l'en empêchait, le ramenaient à la réalité. Il voulait se raisonner; son index, joueur et habile, n'apportait que des réflexions vides, le comblait d'un plaisir qui l'effrayait et qu'il ne comprenait pas. Son corps sursautait sous les hoquets et contre l'homme, visiblement incapable de s'enfuir de son étreinte. Ses maigres forces le fuyaient comme la peste et il n'avait réellement d'autres choix que de s'appuyer contre lui, que de se laisser choir contre ses épaules. Peut-être, s'il avait eu un peu plus de jugeote, il l'aurait griffé, il se serrait bataillé, cependant, jamais il n'avait eu l'habitude de se défendre, ayant plutôt tendance à supporter et à se taire. Auparavant, ce n'avait été que des coups de bâton et des coups de pied, le bout de cigarette encore allumée et les bouteilles de bière maladroitement lancées. À l'époque, il avait quelque chose à protéger, une sœur à chérir, et il ne savait pas que d'autres options s'offraient à lui. Désormais, lentement, il commençait à saisir que des ongles et des dents étaient des armes d'envergure, bien plus fatales qu'il n'y paraissait. Ils faisaient mal, ils lacéraient et entaillaient. Le petit s'en était rendu compte en observant deux chats qui feulaient et se bagarraient un peu en dehors de la cours, les apercevant au travers du grillage. C'était, en définitive, peut-être pour cette raison qu'il semblait agir à la manière d'un félin une fois de temps à autre, lui qui avait tout appris en imitant ce qu'il percevait. Il en avait fait de même lorsqu'il avait observé ces matous, prenant exemple sur leurs gestes et leurs démarches.

« Je... » J'avais de la difficulté à parler, à ravaler ma salive. Elle coulait sur mon menton et je n'aimais pas cette sensation. On aurait dit que quelque chose restait collé sur ma peau et qu'elle l'étirait. Je n'avais qu'une envie ; l'enlever en frottant du revers de ma main. Pourtant, je n'arrivais pas à déloger mes mains de ses épaules, c'était comme si elles y étaient attachées. Je ne sais pas pourquoi, elles restaient là. « Je n'a-ai, hic, pas d'o-oreilles o-ou de, hic, queue poi-poilues. » Des hoquets m'interrompaient et j'étais incapable de bien prononcer les mots, répétant le début. Je voulais bien les dire, je les connaissais, eux, et, malgré tout, je bégayais - je crois que c'est ça, bégayer. Je n'étais pas un chat. Je n'étais pas petit et couvert de poil ni n'avais de moustache ou me promenais à quatre pattes - même si, parfois, ça, je le faisais, quand je n'avais pas envie de me tenir debout ou que mes jambes étaient trop douloureuses. Là, elles tremblaient et me soutenaient à peine; est-ce que je devrais marcher de la même manière qu'eux pour retourner à ma chambre?

Tout en reniflant, il hocha la tête, quelque peu soulagé qu'il n'ait pas dans l'intention de mettre son poing. C'est que ça l'avait fait trembler de peur et d'appréhension, cette grotesque idée. Il parlait un peu plus que d'ordinaire, comme si le fait de se délier la langue lui faisait oublier l'instant présent. Seulement, c'était impossible. Cette langue contre ses lèvres avait vite fait de le remettre à l'ordre et, étonnamment, il avait osé le mordre, planter ses dents dans sa chair qu'il trouvait visqueuse, trop chaude et humide. Il avait impression de mâchouiller une éponge. Cela faisait, à ses oreilles, squish squish. En réalité, ce son aurait presque pu l'amuser, l'intriguer, si ce n'était pas dans une telle situation. Là, il ne faisait qu'en frémir de dégoût. Fermant la paupière fermement, il n'avait pas voulu le regarder. Instinctivement, il savait que s'il plantait son œil bleuté dans ses yeux, il prendrait conscience de son geste, de leur proximité. Bien sûr, il avait dans l'idée de poursuivre sur cette lancée pendant un long moment, assez pour goûter le goût ferreux du sang, cependant, il tressauta sous le manège de Faust, sur ce doigt qui prenait son temps pour l'émoustiller et, surtout, le terrifier. Il relâcha sa langue lorsqu'il revint en lui, criant de cette petite voix beaucoup trop flûté. Ses doigts se serrèrent davantage et les larmes redoublèrent. Il était en lui, il le touchait plus que personne ne l'avait jamais touché.

Ma paupière, elle s'était rouverte sous mon cri et, là, j'aperçu son regard. On aurait dit qu'il était humide, voire larmoyant. Puis, je vis les larmes. Elles ne coulaient pas autant que les miennes, mais il y en avait assez et je me doutais que c'était ma faute. Je ne sais pas pourquoi, sauf que j'eus l'impression que mon ventre se retourna, que mon cœur se serra. Je me sentais mal, plus qu'avec ses doigts en moi. Je sentis mes lèvres trembler, un peu comme si je tentai de dire quelque chose, seulement, je ne dis rien. Les mots que je ne connaissais pas restèrent un secret. Qu'allais-je dire? Aucune idée. Plutôt, je me penchai et je fis ce que je faisais à ma sœur lorsqu'elle pleurait ; je léchai sa joue, remontant pour enlever la goutte d'eau jusqu'au coin de son œil. Je le fis du bout de la langue, incapable de la mettre à plat comme je le faisais avec elle. Ça la faisait toujours rigoler et elle arrêtait de sangloter - je me suis toujours senti mal lorsqu'elle était en pleurs; comme là. Alors, je crois que s'il arrêtait de pleurer, je me sentirais mieux. Pas autant que s'il retirait ses doigts, mais un peu mieux. Juste un peu. « P-pleure p-pas... » Bégayais-je, toujours incapable de reprendre le contrôle sur ma voix. Elle ne faisait pas ce que je voulais, j'avais l'impression qu'elle avait sa propre volonté et qu'elle n'était plus mienne. C'était dérangeant et étrange. Je reniflai un coup avant de rajouter, me sentant frissonner : « J'aime, hic, pas ça. »        

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MessageSujet: Re: Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.    Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.  - Page 2 EmptyVen 25 Mar - 4:25

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Plus il hoquetait, plus je me calmais. J'avais l'impression de séquestrer ce chaton que j'aimais tant, de le serrer et de finalement, le brûler sous mes ongles. Clyde, tu m'excuseras un jour ? Je l'observais, clignant des yeux avant d'ouvrir la bouche, même si la douleur restait présente, me piquait de plus en plus fort. Il avait de la force, le rouquin, hein ? Je bougeais ma langue à l'intérieur de ma bouche, grimaçant sous l'inconfort. Je la sentais quasi plus, ah. Ayant détourné le regard, je portais ma main libre à ma bouche, fronçant les sourcils en laissant les quelques larmes perler sur le coin de mes yeux. Shit, Faust, fais gaffe. À force de trop jouer avec le feu, on fini toujours par se brûler. Sauf qu'une chose me fit sursauter, trembler. Écarquillant les yeux, je lui jetais un coup d'oeil. Est-ce que c'était vraiment lui qui venait me consoler ? Je sentais ma gorge se resserrer, alors que sa langue me faisait frémir. Clyde, est-ce que tu sais réellement ce que tu fais en ce moment ? Sans forcément le vouloir, je sentais la chaleur grimper en moi, me faire frissonner.

« Clyde... »

Je murmurais son prénom, rougissant un peu sous son attention. Son visage semblait si sincère que c'en était attendrissant. Sans plus tarder, je levais ma main vers sa joue, la lui effleurant comme si elle s'agissait de porcelaine. Sa peau était douce, délicate et humide de par ses pleurs. La paume de mes doigts la lui caressait, cherchant à finalement faire sécher les larmes qui semblaient s'écouler encore et encore. Esquissant un faible sourire, je soufflais.

« Merci, ça va mieux. »

Par réflexe, je passais mon bras autour de son cou, le ramenant contre moi pour le serrer délicatement. Il parvenait réellement encore à se soucier de moi dans une telle posture ? C'était plutôt à moi de le protéger comme il le faisait, non pas... ça. De mon autre main, je caressais l'une de ses fesses de mon pouce, essayant de lui arracher quelques doux frissons tout en gardant mes doigts en lui. Cependant, je n'esquissais plus un seul mouvement, attendant qu'il calme ses larmes. Je voulais que les sanglots cessent, qu'il puisse enfin placer un mot devant l'autre et ce, correctement. J'en voulais beaucoup, hein ? Enfin, je l'espérais.

« Je n'aime pas non plus quand tu pleures. »

Enfin, certainement pas de cette façon. Murmurant, je venais embrasser le lobe de son oreille, humant son odeur par la même occasion. Je disais ça, mais ses larmes avaient un truc qui semblait m'exciter. Les yeux larmoyant, ça a toujours eu don de me faire fondre, mais de le voir aussi triste et aussi mal dans sa peau commençait à me ramener une conscience. Mon majeur, accompagné de mon index, se mirent à pétrir l'intérieur de sa chair, à caresser délicatement l'endroit qui le ferait soupirer, qui lui procurait du plaisir. Sans plus bouger que ça, je m'attardais dessus, espérant entendre autre chose que ses sanglots.

La douleur s'estompait et je venais embrasser la peau de son cou, le caressant comme une chose fragile. Ma main venait se lover dans ses cheveux, me faisant bien plus doux qu'au tout début. Je ne voulais qu'une seule chose, qu'il finisse par apprécier. Est-ce que ça le dégoûtait à ce point de se sentir contre moi ? Je voulais savoir, juste savoir s'il pourrait finir par apprécier le contact de ma peau, de mes caresses.

« Est-ce que ça te fait si mal que ça ? »

Relevant mes yeux vers lui, je l'observais, lui jetais un coup d'oeil. J'avais l'envie de l'embrasser, de conquérir ses lèvres rosies et tremblantes. Ses larmes envahissaient ses joues, m'attendrissant de plus en plus. Me mordillant la lippe, je venais déposer un baiser sur le coin de ses lèvres, essayant de le mettre en confiance. Puis, les frottements se firent un peu plus prononcés. J'avançais l'index alors que je reculais le majeur, caressant son intimité avec une tendresse que je n'avais jamais utilisée auparavant. Son orifice, je pouvais le sentir crispé, contracté. Tu ne sais pas à quel point je me retiens, Clyde. Tu sais, c'est parce que je t'apprécie énormément que je prends des pincettes avec toi. Un jour, je sais, je m'en mordrais les doigts, de ce que je viens de te faire.


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MessageSujet: Re: Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.    Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.  - Page 2 EmptyMar 3 Mai - 4:38

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La langue de Clyde, craintive et timide, se frayait un chemin entre ses lèvres et, s'armant de courage, elle léchait ces larmes qui le troublaient, qui le mettaient mal à l'aise. Naïvement, il croyait qu'il pourrait ainsi chassé ce sentiment déplaisant et, suivant cette idée, se sentir un peu mieux. Toutefois, il cessa aussitôt son manège lorsque la main du gardien se leva, se repliant légèrement sur lui-même comme s'il craignait un coup, une gifle. Il rentra aussitôt sa langue tout en fermant fortement la paupière. D'ordinaire, il affichait un air désintéressé, complètement indifférent, voire arrogant selon certains. Cependant, aujourd'hui, il n'y avait rien d'ordinaire et avoir ce doigt en lui permettait à ses tendances de chaton de ressortir. Au fond, c'est ce qu'il était ; un vulgaire petit chaton qui, même s'il feulait et sortait les griffes, ne sauraient jamais faire face à ce gros clébard. Quelle fut sa surprise lorsqu'il sentit ces tendres effleurements, le perturbant et le désorientant! Il ne connaissait pas la douceur et, pour lui, elle était tout aussi effrayante que la douleur, peut-être même davantage. Les hommes bons étaient terrifiants : on ne sait jamais quand leur bonté va prendre fin.

Pas très sûr, j'ouvris lentement l'œil, mes doigts crispés sur ses épaules. Ils étaient raides, si raides qu'ils m'en faisaient mal. Je ne comprenais pas pourquoi il me remerciait et je ne dis pas de rien non plus. Les gens disaient merci lorsque l'on faisait quelque chose de bien pour eux et, moi, ce n'était pas ce que je faisais. J'avais léché ces larmes, amer au goût, pour moi-même, parce que je voulais me sentir mieux, parce que je voulais que mon cœur se retrouve moins serré. On aurait dit que quelqu'un l'écrasait dans sa main - alors que c'est impossible - et cette prise se trouva d'ailleurs moins forte quant il m'avoua qu'il se sentait mieux. Je ne sais pas pourquoi, mais, aussitôt, une bouffée de chaleur me pris d'assaut - c'était vraiment une attaque surprise. Et je me sentis de nouveau mal à l'aise, bien que c'était différent d'auparavant. Je n'osai pas relever le regard et je me contentai de fixé son ventre tout en hochant la tête. Tant mieux s'il se sentait mieux. Vraiment tant mieux.

Le rouquin sursauta lorsque l'homme passa un bras autour de son cou maigrichon, le ramenant contre lui. Son corps entier se crispa un peu plus, tous ses muscles aux aguets et tendus. Instinctivement, il chercha à le repousser dans un geignement plaintif et un sanglot chamboulé. Certes, c'était de ses faibles forces, sa résistance étant ridicule, mais la réponse était claire. Il ne voulait pas se rapprocher de lui : il l'était déjà bien trop. Seulement, il se figea sous ses paroles. Lui non plus n'aimait pas quand il pleurait? Pourtant, tout ce qu'il faisait, tous ses moindres gestes en cet instant précis, étaient destinés à le faire pleurnicher, à le faire crier. Il ne sut qu'hocher à nouveau la tête, incapable de prononcer quoi que ce soit ou, plutôt, l'envie de parler lui faisait défaut. Se mordillant la lèvre inférieure, il renifla bruyamment, tentant vainement de ravaler ses sanglots. Il avait au moins le mérite de les taire à moitié, les étouffant tant bien que mal. Toutefois, il ne put réprimer un petit cri de sursaut sous ses lèvres, son lobe d'oreille devenue fébrile sous le baiser. Aussitôt, il tassa la tête sur le côté opposé, s'éloignant autant qu'il le put, les joues teintées de carmin.  

J'avais l'impression que mes joues me brûlaient, et ce même si je savais que ce n'était pas le cas. Ce serait plus douloureux. Et mon oreille, elle semblait encore plus chaude, complètement bouillante là où il l'avait touchée. Pourquoi? Il n'était pas si chaud pourtant. Il avait une température normale, je crois. Celle d'un humain, probablement. Au même titre que celle de ma sœur? Je ne sais pas! Je ne sais pas! Je n'en sais rien! Je n'avais jamais eu aussi chaud lorsqu'elle me touchait et, lui, j'avais l'impression de brûler. J'aurais peut-être pu demander pourquoi, il devait avoir la réponse. Il était plus vieux, il connaissait plus de chose. Pourtant, je me disais que c'était une mauvaise idée et, en définitive, je préféra me taire, ce que je ne réussis cependant pas à accomplir. Il recommença à bouger et, plus qu'avant, je me sentis perdre pieds - je ne perdais pas vraiment pieds, c'était une impression que, je trouve, convenait bien à la sensation que j'éprouvais. Je m'entendis hoqueter et gémir, un peu comme un miaulement. Sans que je ne comprenne pourquoi, tout mon corps en trembla, lui qui était perché et accroché à celui de l'homme.

Le rouquin ne savait pas où donner de la tête; il était complètement perdu. Ces sensations étaient aussi enivrantes qu'écœurantes, aussi jouissives que dégoûtantes. Ces contradictions l'effrayaient et il en devenait paralysé. Il n'y avait plus que les tremblements qui régnaient en maître, tandis que les sursauts le prenaient encore de court lorsque le gardien embrassa son cou et passa ses doigts dans ses cheveux orangés. Cette tendresse lui était inconnu et l'inconnu avait de quoi apeurer. À sa question, il se figea, allant jusqu'à cesser de respirer un instant, son œil écarquillé. Il ne put s'empêcher de réfléchir un moment et, après quelques réflexions, il secoua la tête de gauche à droite. « Ce... » Il se mordit la lèvre inférieure, murmurant ses mots d'une voix à peine audible. « Pas si mal. » Il était vrai que ce n'était pas si douloureux, il avait vécu bien pire. Même si au début, il avait souffert, maintenant, la douleur était plus que supportable, surtout suite à la bouteille d'eau. Elle avait fini par s'estomper. Désormais, ses doigts glissaient aisément en lui, ce qui avait de quoi dérouter. Toutefois, bien que le mal était moindre, son dégoût, lui, n'avait pas diminuer. Au contraire.

Je n'avais plus de force et je n'arrivais plus à me débattre. Je me sentais exténué, comme si ses doigts happaient mon énergie. Là, je ne fis que tasser légèrement ma tête sur le côté en sentant ses lèvres se déposer près des miennes. Il avait cette manie que je ne saisissais pas. Je ne voulais pas qu'il m'embrasse à nouveau, je ne voulais pas de sa salive dans ma bouche, alors je vins la plaquer contre ma main. Ça aurait pu être contre son épaule ou son cou, mais je refusais de le toucher davantage. Je le touchais trop, comme personne d'autre auparavant - à l'exception de ma sœur - et beaucoup trop longtemps. Je voulais savoir quand ça prendrait fin, car j'avais hâte qu'il me relâche. « C-combien de t-temps... » Je lui lançai un coup d'œil, toujours aussi larmoyant, je crois. « Enco-AH! » Ma phrase ne se termina pas et elle s'entrecoupa par un cri aigue, alors que mes mains agrippaient un peu plus fermement à son haut. C'était... C'était quoi ça?        

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