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 Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.

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Symington Clyde

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MessageSujet: Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.    Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.  EmptyMer 18 Mar - 4:31

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C'est un peu le seul avec qui j'interagis volontairement. En faite, non, c'est carrément le seul. C'est ma façon de le récompenser j'image. Je fais un effort, j'ouvre la bouche et laisse les sons sortir. C'est chiant, c'est emmerdant, mais je le fais. Et j'ai le droit à de la nourriture. Meilleur qu'à la cantine d'ailleurs. Tout est meilleur qu'à la cantine aussi. Même les restes de la maison. Eux, j'avais pas peur qu'ils se sauvent en courant ou m'attaquent et tentent de me tuer en m'étouffant. Fin', c'est de la nourriture quand même et ça rempli mon estomac. Ça calme ses ardeurs. Il devient gentil, ne me fait pas mal et ne gronde pas. C'est déjà ça. C'est bien ça. J'aime ça. C'est agréable quand il n'est pas vide, quand il n'est pas si douloureux que je m'en tord les boyaux. Mais j'aime encore mieux les plats qu'il me donne. Y'a plusieurs choses que j'ai jamais goûté et j'ose pas demander c'est quoi. Ça ferait durer plus longtemps la discussion et elle dure déjà assez longtemps à mon avis. Savourer ces délices est aussi plus intéressant. Oui, beaucoup plus intéressant. Manger, c'est la joie, le bonheur et l'allégresse. C'est peut-être l'une des seules choses qui me rend heureux. Je ne comprend pas trop ce concept, c'est trop abstrait, mais j'imagine que ça se rapproche de ce sentiment. Cette chaleur que je ressentais quand elle me souriait ou qu'elle riait. C'est un peu différent, j'avoue, sauf que ce n'est pas si loin l'un de l'autre.

Clyde était sorti de sa cellule comme souvent ces temps-ci. Son ventre réclamait à manger et, machinalement, il s'était levé et avait quitté son lit si douillet. Certes, qui s'y connaissait, savait bien que ces lits de prison étaient tout sauf moelleux. Ils étaient si durs, si peu avenant pour le dos de par les ressorts qui tentaient vainement de s'échapper du matelas et si loin des qualités qu'on le retrouvait dans les foyers dits normaux.

Le lit de la cellule, je l'aime bien aussi. Il est confortable. Je pensais que c'était une table au début. Mais ce n'était pas assez dur. C'est mou et ça renfonce quand je m'étale dessus. Et j'avais voulu dormir au sol, m'y étendre et y trouver le sommeil. C'est ce que j'ai toujours fait après tout. Je pensais bien que c'était là qu'on devait dormir. Sauf qu'un gardien m'a fait la remarque quand j'ai voulu m'installer sur le ciment froid avec les couvertures rugueuses. Eux aussi, je les aime bien. Elles ne sont pas trouées et gardent la chaleur. L'oreiller aussi, j'avais jamais utilisé ça avant. J'ai moins mal au cou maintenant et j'avoue que ça me déplaisait pas. Les torticolis, je les ai jamais vraiment appréciés.  

D'un pas indifférent, il se dirigea vers les bureaux. Il ignora les détenus qui lui parlaient tout comme les gardes, faisant comme s'ils n'existaient pas. En réalité, il ne les entendait souvent simplement pas, leur voix devenant un simple bruissement à ses oreilles. Elles faisaient parties du fond sonore, de la cacophonie des lieux, rien de plus, rien de moins.  Il s'arrêta devant le bureau, regardant l'étiquette où était écrit le nom de Holguin J. Faust. Il plissa les yeux, l'observant un long moment en silence. Il avait pris cette petite manie d'étudier les lettres, incapable de les différencier les unes des autres. Pour lui, elles signifiaient toutes la même chose : un gribouillage incompréhensible.

Parfois, je me demande bien ce que ça signifie. Je me demande aussi comment mon nom se transcrirait dans ce gribouillage, quelles courbes et lignes se formeraient les unes à la suite de l'autres. J'haussai les épaules, pas comme si c'était réellement important au fond. Sans façon, sans un regard pour ce qui m'entourait, je posai la main sur la poignée et l'ouvrit, entrant immédiatement dans la pièce. Je ne comprenais pas pourquoi les gens perdaient leur temps à cogner si  ce n'était pas verrouillé. C'était plus rapide de simplement entrer et demander directement ce que l'on veut. Ou faire ce que l'on a à faire. Au choix. "Faim." Que je dis avant même de voir s'il était là ou non, allant directement devant son bureau. Je me repris. C'est vrai. Je devais faire des phrases « complètes ». "J'ai faim." Je ne comprenais pas ça non plus. Pourquoi je devais ajouter des mots alors que faim en disait suffisamment long? Ça disait ce que ca avait besoin de dire, je n'avais pas à préciser le « j'ai ». C'était claire que c'était moi qui avait faim, qui d'autre?

Clyde ne savait plus depuis quand, depuis quand il venait à son bureau, s'y faufilant à la manière d'un chat pour y miauler sa pitance. Il avait pris cette habitude quand il avait faim et que les cellules n'étaient pas fermées. Cet homme lui offrait toujours à manger et c'était délicieux. Il n'avait pas non plus remarqué que lentement, il lui avait délié la langue et que, désormais, il lui arrivait de tenir plus ou moins une conversation avec lui. De faire de longues phrases composées de plus de cinq mots.

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MessageSujet: Re: Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.    Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.  EmptyMar 24 Mar - 17:34

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Aujourd'hui, rien de spécial. La seule chose qui avait pu me tenir tête, c'était ce gaillard qui n'arrêtait pas de me saouler avec ses conneries. Et une fois que ce dernier avait enfin accepté de me foutre la paix, voilà qu'une guerre éclatait dans les couloirs. C'est donc avec un immense plaisir que j'ai pu me mêler de leur histoires et de calmer le jeu. Bande d'abrutis sans cervelles. Je ne pourrais donc jamais trouver la paix ici ?

C'était une fois de plus une bagarre assez ridicule dans un contexte tout aussi minable et avec... Des personnes sans importance. Rien de bien intéressant. Ce n'était autre qu'une routine d'une chaîne sans fin, revenant au final, toujours au même point de départ. Les engueulades était futiles, tout comme les personnes qui s'en préoccupaient.

J'avais prit une tasse, un nectar fort, noir. Je sirotais ainsi ce liquide que j'affectionnais tant tout en jetant un regard aux broutilles. Encore ? Ces gars là n'avaient décidément jamais décidé de se calmer. Alors j'appelais un collègue pour qu'il s'occupe de les enfermer quelques heures en cellules d'isolement. C'était la meilleure solution et j'avais enfin un peu de tranquillité. Ça faisait peut être depuis que j'étais en service qu'ils se retrouvaient en train de se foutre su la gueule ? Et quand c'était pas eux, c'était quelqu'un d'autre.

J'étais vraiment en train de me demander quelle mouche avait pu les piquer. Mon bureau m'avait manqué. Je me reposais sur ma chaise, remplissant dossiers sur dossiers, jusqu'à ce que je jette un regard à ma montre. C'est vrai, il ne devrait pas tarder. Je me redressais tout en sortant un plat de mon réfrigérateur. Depuis quelques temps, j'avais recueilli un chaton. Ou presque. Il ne parlait pas des masses et commençait seulement à s'habituer à mon contact. C'était d'ailleurs maintenant une prouesse relevant du miracle que je puisse lui adresser la parole et qu'il me réponde. Ce qui est le plus étrange dans tout ça, c'est que je ne saurais pas dire par où ça a commencé. Je lui donnait à manger et voilà que je continue, c'est un peu comme si je l'avais toujours élevé.

Je réchauffais le plat, jusqu'à ce que j'entende le bruit de la porte qui s'ouvre. Oh, en parlant du loup, on voit sa queue. Sauf que là, le loup n'était pas bien intimidant.

Clyde se tenait à la porte, me jetant ce mot habituel à la gueule. J'arquais un sourcil, allant certainement le réprimer jusqu'à ce qu'il fasse un effort pour en ajouter un autre. Ce gamin n'était tout bonnement pas ordinaire.

« Bonjour Clyde, peut être. Ça va mis à part ça ? »

Je me retournais pour prendre son plateau et de le déposer sur mon bureau là où il y avait de la place. Forcément, j'avais prévu le coup.

« Bon appétit. »

Je lui jetais un regard amusé, m'appuyant simplement sur un de mes meubles tout en croisant les bras.


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MessageSujet: Re: Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.    Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.  EmptyMer 25 Mar - 9:35

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Bah oui, il était là. Il était toujours là dans ces environs là. Je pouvais pas dire l'heure, je ne savais pas la lire. C'était, eux aussi, des gribouillis. C'est ce à quoi me faisait penser l'horloge, là, dans le coin. Je ne la comprenais pas, mais je savais que les aiguilles, placées à tel endroit, signifiaient qu'il faisait plus ou moins jour. Ce n'était pas la soirée, encore moins la nuit. Le soleil était toujours levé, mais ce n'était pas le midi où il tapait trop fort, où je crevais de chaud dans mon placard. La chaleur aussi donne une bonne idée de ce que les gens appellent heures. Quand il fait trop chaud, quand il fait trop froid dans une journée, puis dans la nuit. Ça atteint des sommets le midi puis à minuit. Ça a des calmes entre chaque. Ceux-là, ils sont agréables. Je ne sue pas comme un porc et je ne frissonne pas comme si j'étais couché sur un lit de glaçons. La sensation de l'un comme de l'autre est si désagréable. Oui, les entre-deux, c'est bien. C'est même parfait.

Alors que ses pensées divaguaient sous son œil inexpressif, il s'approcha un peu plus du bureau. Levant à peine son regard du plat, il hocha la tête à la question du gardien, laissant un "hm" accompagner son geste. Il l'hochait pour dire oui, sans réellement savoir ce que cette question exprimait réellement. Il se demandait toujours qu'est-ce que ça voulait dire, qu'est-ce que « ça va » faisait référence à. À son corps? S'il était malade, s'il était blessé? À son état d'âme, s'il était triste, s'il était heureux - deux choses qui étaient tout aussi abstraits d'ailleurs? À sa tête, son mental, ses pensées? Qu'est-ce que « ça va » était? Mais il n'avait jamais posé la question, ayant à peine commencé à répondre d'un hochement de tête à Faust, et ce, seulement pour s'en débarrasser, de cette question troublante. Il ne voulait pas imaginer à quel point la discussion se prolongerait s'il secouait négativement la tête. C'était moins compliqué. D'autre part, il faillit oublier d'ajouter ce mot, ce petit mot qu'il se devait de dire en retour "Toi?". Quelques secondes, voire minutes, s'étaient écoulés entre-temps. Il fallait le pardonner, cette petite procédure de politesse n'était toujours pas ancrée dans sa mémoire et ne réapparaissait qu'après un court laps de temps.

Ha, de la nourriture. Il l'avait déjà réchauffée, je voyais la buée s'échapper du plat et monter dans les airs. C'était une genre de danse, réellement gracieuse. Mon œil la suivit un instant, se demandant jusqu'à où elle irait avant de revenir à mon assiette. Je regardai à gauche, puis à droite à la recherche d'un siège. Ça ne me dérangeait pas de manger debout, mais ce n'était pas non plus super. Ça ne me dérangeait pas de manger à genoux, mais mes genoux, mes rotules surtout, ne seraient pas très confortables sur le ciment froid. C'était dur pour les os. Et puis je réalisai, il était debout, adossé au bureau. La chaise roulante était libre, donc. Ha tant mieux, je la pris sans hésitation, ni ne m'embêtai à demander. Pourquoi demander si c'était libre? Si c'est libre, où est le problème de m'y asseoir? Les gens, ils avaient tendance à tout compliquer. À dire des choses sans importance, à se plaindre pour rien. C'est une place, elle est libre, c'est pas grave si c'est un trône ou quoi ce soit. Si t'as besoin de t'asseoir, tu la prends.

Il hocha la tête à nouveau à son « bonne appétit », laissant un autre "Hm'' passer ses lèvres. Installé bien comme il faut, il attrapa les ustensiles, son ventre grondant. Il n'était pas passé à la cafétéria aujourd'hui, l'ayant oubliée. Ou, plutôt, il dormait à poings fermés à ce moment là et n'avait pas eu envie de se lever. Les bras de Morphée et son doux parfum étaient bien trop enivrants. De même, il n'avait presque rien bu de la journée. Sa bouche était pâteuse, cireuse. Alors, enfin, il délaissa son repas pour poser son œil bleu sur lui, n'y ayant toujours pas toucher malgré les cris de famine de son estomac. "S-... J'ai soif" . Il avait presque fait la même erreur, mais il s'était reprit bien avant cette fois-ci. Il resta sagement assis sur sa chaise, aux aguets et le fixant en attendant d'être servis. Même s'il pouvait sembler le prendre pour un servant, selon quelques points de vue, ce n'était pas le cas. Il s'apparentait plutôt encore et toujours à un chat qui attendait que son maître vienne déposer son bol d'eau au sol, juste devant lui. S'il avait eu une queue féline, elle remuerait certainement. À gauche, à droite, à gauche.

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Dernière édition par Symington Clyde le Mar 31 Mar - 9:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.    Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.  EmptyVen 27 Mar - 2:26

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Comme toujours, il avait fini par s'installer sans dire un mot. Malgré tout, je pouvais voir dans son regard que la nourriture lui avait tapé dans l’œil. Depuis le temps, je pense que j'ai commencé à bien apprendre à le connaître. Et pourtant, son expression ne changeait jamais. Il fixait toujours les gens sans aucune animosité. Ses iris étaient profondes mais je ne parvenais pas à m'y perdre correctement, trop d'informations se retrouvaient bloquées à l'intérieur. Je le voix ensuite hocher la tête, ce qui m'arrache un sourire. Ce gamin avait toujours eu le dont de me faire craquer. J'ai beau ne pas aimer les gamins, lui, était plutôt sympathique, hors du commun et pour le moins du monde... Spécial. Néanmoins, ça continuait de me faire plaisir lorsqu'il se ramène pour me regarder avec ces yeux de merlan fris, me quémandant de la nourriture comme le ferait Myu, la queue en l'air, les pupilles rondes, me fixant jusqu'à ce que je cède à la tentation. À croire qu'ils connaissaient mes points faibles par cœur.

Ils étaient peut être de mèche, qui sait.

« Moi, ça va. Merci. »

Il ne savait pas tenir de belles discutions mais c'était la moindre des choses. Je voyais qu'il faisait des efforts au fur et à mesure qu'il venait me voir dans mon bureau. Au final, ça me faisait plaisir. J'étais certainement l'un des seuls à pouvoir m'approcher de ce pauvre petit chaton sans défenses. Ce gamin avait toujours agit de par lui même, sans demander quoi que ce soit, s'appropriant ce qu'il croyait juste de s'approprier. Prenant ma chaise, il s'installait à mon lieu de travail, fixant l'assiette juste en face de lui.

Un grondement d'estomac s'était élevé dans les airs alors qu'il était seulement en train d'attraper la fourchette. J'esquissais un sourire, c'était amusant de voir qu'il crevait la dalle et qu'il ne mangeait pas si je n'étais pas là pour le surveiller. J'étais donc devenu une belle nounou. Tiens, il s'était retourné... Pour me réclamer à boire. Celui-ci n'avait pas même commencé à manger qu'il avait déjà soif. C'était l'habitude on va dire.

Je sortais une bouteille d'eau du réfrigérateur pour lui servir un verre, le déposant en face de lui. Il faisait des efforts. C'en était presque adorable. Au final, je me retrouvais quand même à faire l'éducation d'un enfant. Ou plutôt, de la refaire ?

« Mange. Tu crèves de faim. Tu n'as pas été à la cantine aujourd'hui? Ne te rends pas malade de cette façon. »

C'est ainsi que je risquais une main sur le haut de son crâne, frottant délicatement ses cheveux dans un simple geste. Autant le tester un maximum. Serait-il capable de me frapper à nouveau, comme il le faisait à chaque fois ?

En tout cas, je savais qu'un jour, il accepterait de lui même, apprécierait ce genre d'attitude que je pourrais avoir avec lui. Tout était une question de temps, ce n'était certainement pas aujourd'hui qu'il me sauterait dans les bras. Oh non, loin de là, bien loin de là.


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MessageSujet: Re: Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.    Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.  EmptyMar 31 Mar - 9:31

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Pianotant sur la vitre de mon verre, j'eus l'impression que je devais fournir une explication. Et, aussi, le dialogue était ouvert. Je pense que je devais répondre alors. C'était ça discuter, non? Enfin, peut-être. Je sais pas. Je me contentai d'aligner les mots. "... la nourriture de la cantine..." Le verre se porta à mes lèvres et un frisson me parcouru sous sa froideur. Je bus une longue gorgée, profitant de l'eau à son maximum. Ha, c'était agréable. Les picotements dans ma gorge se calmaient finalement. Je pris une seconde gorgée, avalant jusqu'à la moitié du verre. Mais il était à moitié plein ou à moitié vide? Je n'avais jamais compris. Ni ne comprenais pourquoi les gens se disputaient là dessus. Il y a de l'eau dans un verre et c'est tout. Tu le bois et il y en aurait plus de toute façon. Ça a le même destin, ça finit dans ton estomac ou dans le lavabo ou sur le plancher ou dans le pot d'une plante. Sauf que ça restera jamais pour toujours dans le verre. Même quand tu ne le touches pas, ça finit par disparaître. J'avais remarqué ça une fois. Je déposa le verre sur la table, le contemplant avant de réaliser que je n'avais pas terminé ma phrase. Ha, c'est vrai, je dois la terminer.  "... rend malade." Je n'avais pas besoin de préciser le « me », si je pouvais soustraire des mots, je les soustrayais sans hésitation. "Elle essaye de tuer." Là encore, je n'avais pas ajouter le « me », c'était pénible. Il n'était pas con, il pouvait comprendre. Et s'il ne comprenait pas, tant pis. C'était pas mon problème.

Clyde considérait la nourriture de la cantine comme une arme de destruction massive depuis sa dernière mésaventure où sa boulette de bœuf - si on pouvait appelé cette chose ainsi - s'était coincée dans sa gorge et avait tenter de l'étouffer. Il voyait cette pseudo-nourriture comme une meurtrière et n'avait aucune confiance en elle. Ça lui avait tout pris pour recracher la viande au sol, accompagné d'un charmant et long filet de bave qu'il avait essuyé du revers de la main. Il était parti, laissant le tout là, la flaque de vomis comme son plateau. Depuis, il évitait comme la peste la cantine. Il y avait, pour commencer, trop de monde et il suffoquait. Il se sentait cent fois mieux dans le bureau du gardien où il n'y avait que lui et Faust. Sans parler que la nourriture était délicieuse et qu'elle ne cherchait pas à mettre fin à ses jours. C'était un peu un petit paradis sur terre. Son jardin secret. En plus, il se faisait servir et n'avait pas besoin de se lever. Il pouvait rester sagement assis et il lui apportait ce qu'il demandait. D'ailleurs, il l'avait observé tout le long. Le regardant remplir le verre d'eau, puis le lui apporter, le déposer sous son nez. Il l'avait attrapé à la seconde où Faust avait retiré ses doigts.

J'étais encore en train d'analyser l'eau et ses bulles qui remontaient à la surface. Je penchai mon visage par-dessus, pour bien voir. Je me suis toujours demandé ce qui causait ça. Et j'ai jamais trouvé. Il n'y avait pas d'être vivant dans mon verre, à moins qu'il ne soit invisible. Ou transparent, comme l'eau. Ou trop petit pour que je le vois à l'œil nu. Je sais très bien qu'un être vivant plongé dans l'eau fait des bulles au-dessus de lui. Mais ça ne semblait pas être ça. J'étais en pleine réflexion, oubliant qu'il était là... jusqu'à ce que je sente sa main. Je me redressai immédiatement, la dégageant d'un coup de revers de main contre son poignet. Violent et sec. Je me cambrai, grognant tout en bougeant "Ne me touche pas. " Je ne le quittai plus du regard. C'était bien la seule chose que je ne supportai pas. "Je te l'ai déjà dis, Faust!" Je sais, je rajoutai des mots inutiles, comme « te », « déjà » et « Faust », mais j'avais l'impression que je devais les dire, je tenais à les dire. C'était comme s'ils m'aideraient à lui faire comprendre qu'il n'avait pas le droit de me toucher.

Sa pupille était dilatée, nerveuse. L'envie de vomir s'était emparée de son œsophage, lui coupant l'appétit pour le moment. Il était dressé sur la chaise à la manière d'un chat qui hérisse son poil pour repousser l'ennemi. Il n'y avait réellement que pendant ces instant qu'ils l'appelait par son prénom autrement, il ne l'appelait simplement pas. Ne prononçait jamais son nom. Sa main attrapa le couteau - même s'il était à beurre - et le pointa en direction du gardien. Il donnait des petits coups dans le vide pour l'éloigner, comme s'il faisait « oust, oust » à un chat ou un chien de gouttière. C'était une arme futile moins dangereuse qu'un bâton, cependant, lui, il la concevait menaçante et à ne pas prendre à la légère. Enfin, ça pouvait toujours causer des bleus et c'était mieux que rien.

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MessageSujet: Re: Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.    Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.  EmptyLun 13 Avr - 0:31

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J'avais l'impression d'avoir une bête sauvage en face de moi. Un chat errant, qui ne sait pas trop agir de lui même. Je l'avais à peine touché qu'il montrait déjà les crocs, son regard me fusillant. J'avais beau le voir tous les jours, je ne m'empêchais pas de le toucher une fois de temps en temps. Peut être qu'au fond, j'espérais qu'il s'y habitue ? Enfin. Je ne m'attarderais pas sur un sujet que je ne saurais expliquer moi même. Je pouvais sentir sa nervosité jusque dans mon corps, le voyant paniquer et dégoûté au simple toucher de mes doigts. Pourtant, ce n'est pas comme si j'allais l'étrangler. Reprenant le contrôle de ma main, je lui lance un regard plus ou moins fatigué de la situation.

Bizarrement, dans des cas extrêmes, les phrases se faisaient plus longues. Sa voix n'était pas si moche que ça. Au contraire, elle était même assez jolie. La colère que je pouvais lire dans ses yeux m'amusait, j'avais presque envie de l'ennuyer un peu plus.

J'avais vraiment l'impression d'avoir un gamin en face de moi, qui remue le couteau à beurre comme une arme Médiévale, comme un vigoureux chevalier qui sauverait sa princesse face à un dragon. Ou une sale bête. … J'étais donc la sale bête ?

Un soupire me vint aux lèvres alors que je posais ma main sur son poignet, le forçant à l'abaisser.

« Calme toi. J't'ai déjà dit que j'allais pas te bouffer. J'ai déjà eu assez avec ce midi. »

Je récupère le bout de métal avant de me pencher un peu plus. Moi, maso ? Non, loin de là. Je l'aime bien hein, ce gamin. Le roux qui contraste avec son œil bleu, son corps, son état plus ou moins mystérieux. Il m'amuse d'une certaine manière.

Jouer avec le feu ? Peut être. C'est ainsi que je lui tapote discrètement la tête, effleurant ses cheveux  du bout de mes doigts. Ils étaient doux, mal coiffés.

« C'est juste moi. »

Je dépose un baiser sur son front, avant de me redresser pour m'éloigner. Ah, ouais, j'étais peut être un peu suicidaire, au fond.


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MessageSujet: Re: Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.    Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.  EmptyDim 19 Avr - 10:07

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Ma poigne autour du couteau se resserra, la peau de mes doigts en devenait presque blanches. J'ai remarqué ça un jour. Quand je serre trop fort les doigts, surtout autour d'un objet, les jointures deviennent blanches, un cercle rouge l'encerclant. Pourquoi? Je ne sais pas. Je continuais de le menacer avec mon bout de métal, essayant d'éloigner sa main qui s'approchait bien trop de la mienne. Je tentai de lui donner des coups, de frapper cette chair dégueulasse à mon sens. Le corps d'autrui était écœurant. J'avais assez du mien à supporter, je n'allais certainement pas supporter celui d'un autre. Hors de question. "M-m'approche pas!" Pourquoi il me faisait répéter sans arrêt? Je lui avais déjà dit, je lui disais toujours, à chaque fois. Je n'aimais pas ça, cette boule qui se formait dans le fond de mon ventre. Elle n'était pas agréable. Je ne voulais pas la sentir et, s'il me touchait, j'allais inévitablement la ressentir. C'était un truc que je ne pouvais pas fuir, c'était en dedans de moi après tout. Mais je pouvais fuir la cause. Et, en cet instant, cette cause, c'était lui. Seulement, il me chopa le poignet avant. Il. me. chopa. le. poignet. Il. me. toucha. Sa. peau. contre. la. mienne. Non! Non, non, non, non, non! Qu'il le lâche. Là. Maintenant. Immédiatement. La boule, elle revenait, elle faisait mal, elle montait, elle me donnait envie de me recroqueviller sur moi-même. "N... Non... NON! ME TOUCHE PAS!!!" Et, cette fois, j'hurlai. Ma voix sortit de son propre accord. Et elle hurla.  Elle s'échappait de ma gorge pour hurler. Simplement pour hurler.

Son poignet tressautait, un peu à la manière d'une grenouille étendue sur l'asphalte brûlante lors d'une canicule. Ses muscles se crispèrent à la sensation de cette chaleur, celle du gardien, qui se répandait sur sa propre chair. Ils se crispèrent tout autant aux frissons qui longeaient son bras jusqu'à son épaule, descendant ensuite malicieusement le long de son échine, chatouillant chacune de ses vertèbres une à une. À regret, son arme de fortune quitta sa main, sa force ne rivalisant certes pas avec celle de Faust. Elle faisait même tâche face à lui. La froideur du métal laissa vite sa place à cette tiédeur, à cette petite fièvre. Sa gorge fit à son tour un soubresaut, l'envie de vomir l'étreignait. Il écouta à peine ce qu'il disait, ses mots entrant par une oreille pour ressortir par l'autre en un coup de vent. Se calmer? Lui demandait-il réellement de se calmer? S'il voulait qu'il se calme, il ne devait pas relancer de l'huile sur les flammes crépitant ou, plutôt, il ne devait pas verser un baril d'essence sur un feu déjà bien allumé. Il avait à peine senti ses doigts se mêler à ses cheveux, ses sens davantage en alerte lorsque ses lèvres se posèrent contre son front. Et il figea un court instant, juste un court instant avant que la tempête ne tombe, ne s'abatte violemment contre le plus vieux. Il ne fallait jamais jouer avec le feu. Sinon, il vous brûlait.  

Mon genou, comme ma voix, décida d'agir selon sa propre conscience et partit vivement en direction de son entre-jambes. Avec violence, il s'écrasa contre ses parties intimes alors que je gueulais désormais à plein poumon (on aurait vraiment dit qu'ils allaient sortir de ma gorge tant je criais fort, c'était pas très agréable) :" JE T'AI DIT DE NE PAS ME TOUCHER FAUST!!" C'en était trop. C'en était franchement trop. Que ça soit lui ou un autre, ça restait répugnant. Et ses lèvres, cette sensation humide et chaude contre mon front, elle ne partait pas. Bordel, elle ne partait pas. Je le sentais toujours, même lorsqu'il s'était redressé. Elle restait, mais elle restait. Écœurant. Insupportable. Dégueulasse. Tirant la manche de ma veste sur la paume d'une de mes mains, je vins l'essuyer aussitôt avec le tissu. Je frottai avec force encore et encore et encore. Tant pis si ça devenait rouge, si la peau de mon front n'aimait pas ça et s'épluchait légèrement. C'était mieux ça. C'était beaucoup mieux ça. C'était cent fois mieux ça. Je ne voulais pas de sa salive sur ma peau, alors je n'en aurais pas! Et, en même temps, lorsque mon pied se reposa au sol, je donnai une poussée de mes jambes pour m'éloigner, pour faire rouler la chaise loin de lui jusqu'au fond de la pièce. Juste le temps que la boule se calme, mon repas m'attendait toujours et la faim ne tarderait certainement pas à me rappeler qu'elle me tenaillait.

"He?" fut tout ce qui passa au travers de ses lèvres alors que la chaise se renversait vers l'arrière, tombant lourdement contre le sol dans l'un de ces longs bruits sonores. Elle n'avait pas apprécié cette petite poussée et les roulettes, au lieu de rouler, se bloquèrent. Un geignement à peine audible se sauva de l'antre de sa bouche alors que l'arrière de son crâne se fracassait sèchement contre le plancher. Son œil si bleu et clair se fixa au plafond, la pupille ronde sous l'effroi qu'avait provoqué la chute. Son souffle s'était coupé momentanément sous la surprise, l'adrénaline affluant dès lors un peu plus dans ses veines, les battements de son cœur battant à un rythme un peu plus effréné dans ses tempes. Boom, boom, boom.


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MessageSujet: Re: Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.    Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.  EmptyMar 21 Avr - 20:07

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La rage qui était canalisée dans son regard ne semblait pas vouloir partir. La paupière et l'iris tremblante, je voyais la peur qui se figeait dans son corps. Bordel, j'étais pas un monstre, si ? Je ne comprenais pas ce genre de personne. Je ne comprenais pas non plus le pourquoi du comment, qu'avais-je fait pour qu'il en arrive là ? J’eus à peine le temps de réagir lorsque son genou se redressa. De ma main, j'essayais de le stopper mais ce fut en vain, le coup se rabattant contre mes parties intimes. Bordel de merde, ça faisait mal ! Mon corps, mes muscles se contractaient, alors que je fléchissais les jambes, serrant les dents tout en injuriant la situation. Mon ventre me faisait mal autant que cet entrejambe, cette faiblesse bien trop facilement exposée à mon goût. Je lui avais fait si mal que ça ?

Dans ce genre de situation, ce gamin m'exaspérait. Il faudra bien, un jour, qu'il se calme et accepte le toucher, ça allait lui faire des problèmes et pas qu'un peu. Alors que ma respiration déraillait, je me prenais un autre coup dans le tibia, m'arrachant une grimace, une autre douleur qui ravivait la précédente. La chaise se reculait, jusqu'à ce que j'essaie de la stopper, de la ralentir. Trop tard. Dans un grand fracas, il tomba à la renverse, assez ridiculement d'ailleurs.

C'était ça, de faire le crétin et de gesticuler dans tous les sens.

Lorsque je me redressais pour aller à sa rencontre, mes jambes tremblantes à cause de la douleur, je me penchais par dessus lui. Mon corps titubait légèrement à cause des coups que j'avais reçu mais je faisais avec, j'avais vu bien pire et avec beaucoup plus de force que cet asticot. On pouvait certainement remarquer à quel point j'étais agacé à cet instant précis, la couleur de mon iris dansante en fonction de mon rythme cardiaque, celle-ci brillant d'énervement ou d'incertitude. Je ne savais pas trop quoi penser de ce gosse aux cheveux roux, je ne pouvais que croiser son regard flamboyant, ce bleu qui pétillait d'un instant à l'autre, que je ne comprenais pas. J'avais beau me creuser la tête, cette personne était indéchiffrable.

« Souffle un peu et redresse-toi, arrête ton char et explique-toi, ça peut plus durer. »

Mon ton était plus sec que l'autre fois alors que j'aurais voulu rester calme. Oh, tant pis, j'attendrais qu'il se calme ou je le calmerais d'une manière ou d'une autre. Ce Clyde avait été trop loin lorsqu'il avait levé ses jambes contre moi.


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MessageSujet: Re: Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.    Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.  EmptyMar 19 Mai - 19:47

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Ça faisait mal, ça faisait franchement mal. J'avais l'impression que ma tête tournait en rond sauf que je savais bien qu'elle était immobile, plaquée contre le sol froid. Je fixai le plafond, y voyant des points noirs danser. Il n'y en avait pas d'habitude, il était juste gris et uniforme. Pourquoi il y en avait maintenant? Pourquoi ça apparaissait et disparaissait aussi?  Je fermai la paupière un instant, me demandant si en l'ouvrant à nouveau, ces points sombres tout en étant étrangement lumineux seraient toujours là. Et bien, ils étaient toujours là, même l'œil fermé. Pourquoi? Ce n'était pas normal, non? Ha, je sais à quoi ça me faisait penser, à des étoiles. Des toutes petites étoiles. Mais ce n'était pas tout à fait ça non plus. Les étoiles, c'était dans le ciel la nuit, pas sur un plafond ou sur une paupière fermée. Donc, ce n'était pas des étoiles, alors, c'était quoi exactement? J'en avais déjà vu auparavant, quand mon père me balançait avec un peu trop de force contre les murs et que ma tête s'y cognait, et je n'ai toujours pas compris c'était quoi, ni pourquoi ça apparaissait toujours. D'ailleurs, c'était aussi un peu les mêmes que lorsqu'il y avait une lumière vive et que j'avais été aveuglé pendant un moment.

Clyde réfléchissait, assez sonné en réalité par ce coup dont la douleur lancinante se répercutait à l'intérieur de sa boîte crânienne. Elle était comme une balle de ping pong qui rebondissait sur une paroi, puis sur une autre. Il en avait même oublié Faust un court instant cherchant tant bien que mal à trouver l'origine de ces petits points qui flashaient à répétition tout en se promenant à gauche et à droite. Il sortit de ses pensées en apercevant cette ombre qui le surplombait, cachant la lumière des néons par sa présence. Son corps se crispa, tandis que son œil d'un bleu si clair que le ciel en serait jaloux s'écarquilla doucement. Et quand sa voix tonna un peu à la manière d'un grondement, de ceux que provoquaient les orages, il sentit son cœur sauter un battement.  Ce ton dur et cassant, froid et en rien chaleureux, lui déplaisait. Il ne l'aimait pas, pas du tout. Le rouquin avait à peine fait attention à ses paroles, réagissait plutôt comme un chaton effrayé. Il était un peu comme eux après tout, le ton qu'on employait pour lui parler était bien ce qui l'affectait le plus, davantage que les mots. De toute façon, il ne les comprenait pas tous et, à son avis, ils étaient plutôt mensongers, jamais réellement vrais et assez abstraits.

Il était en colère? Est-ce qu'il était en colère? Mais je lui avais dit de ne pas s'approcher. Je lui avais dit de ne pas me toucher. Alors, pourquoi il était en colère? Il savait que j'allais le frapper, alors pourquoi il faisait peur en ce moment? Pourquoi il y avait une boule dans le fond de ma gorge? Pourquoi c'était moi qui se sentait un peu mal? Je n'avais rien fais de mal? Alors, pourquoi il était en colère, je ne comprenais pas. Je ne comprenais vraiment pas. Sauf que je n'aimais pas ça. Ça, je le comprenais bien. Vraiment bien même. Et je n'avais pas envie de rester près de lui quand il était comme ça. Je voulais m'en éloigner. J'avais l'impression d'étouffer, d'autant plus qu'il était penché par-dessus moi comme s'il m'enfermait dans une cage faite de son corps, de la chaise et du sol. Je n'avais rien contre les cellules et les barreaux, mais ça, non, ça ne faisait que me donner envie de vomir. "...T-t... t'approche pas..." Je ne reconnaissais pas ma voix, elle était trop faible et pas assez audible. Elle me semblait trembler aussi. Sauf que c'était du son, ce n'était pas supposé pouvoir trembler, non?

Tout comme le petit chaton qui était effrayé, ses réactions furent plutôt drastiques et instinctifs. Il ne pensait pas, il voulait juste s'éloigner de Faust qui était bien différent de l'accoutumée, qui n'était pas celui qu'il avait l'habitude de côtoyer. Il lui lançait des piques, le narguait, certes, mais il n'agissait pas ainsi. C'était une forme de précaution. Pour se protéger de ce qui ressemblait à un prédateur. La colère, ces yeux brillants, pour lui, ça reflétait un danger imminent auquel il devait se soustraire au plus vite. Et c'est ce qu'il tenta de faire. Sa voix tremblotante devint à nouveau un peu plus sûre d'elle alors qu'il hurla à s'en arracher les poumons :" T'APPROCHE PAS!" Et, sans préavis, il lui décocha un coup de pied dans l'estomac pour le dégager, en donnant un autre sur la chaise pour à la fois s'extirper et l'envoyer dans ses tibias, le tenir loin de sa personne. Il recula rapidement, ne prenant pas la peine de se lever, ses jambes le poussant vers l'arrière jusqu'à un bureau de rangement en métal. « Tong ». Son dos rencontra durement le meuble, le bruit résonnant dans la pièce. Il haletait quelque peu, cherchant sa respiration sans détacher son regard de Faust - il ne le fit qu'une fois, lançant un coup d'œil à la porte derrière le gardien, la seule sortie entre eux deux.


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MessageSujet: Re: Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.    Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.  EmptyDim 24 Mai - 2:50

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Son comportement ne me revenait pas. Comment pouvait-il réagir de la sorte, le contact lui faisait si peur que ça ? Son regard semblait agité, tout comme le reste de son corps. Je pouvais sentir ses palpitations d'ici, cette panique qui le prenait de court. C'était un peu comme mettre un chien face à un chat, je pouvais presque voir les gouttes de sueurs qui perlaient de son front. Ses mèches rousses retombaient devant son visage pendant qu'il cherchait à reculer, à taper dans tout ce qui bougeait -et surtout moi. Merde, il avait beau être fin, il savait tout de même y mettre de la force... Je me redressais doucement pendant qu'il hurlait sans arrêts et c'est en voyant la chaise que je voulu la repousser. Grimaçant sous le coup de la douleur, j'envoyais l'objet métallique sur le côté avant d'entendre un son bruyant, le voyant totalement recroquevillé contre l'endroit où je rangeais la paperasse. Il n'était pas effrayé mais terrifié, je le voyais switcher une fois d'un regard entre le mien et la porte... C'est là que j'ai compris. Je lui faisait si peur que ça ? Moi ? Sérieusement, un garde ne devrait pas être craint de la sorte.

En me relevant, forçant sur mes muscles endoloris, je me plaçais entre la porte et son corps tremblant. D'un geste vif, je l'attrapais au niveau de ses poignets, le ramenant contre moi avant de le plaquer contre le mur, l'obligeant ainsi à prendre appui sur ses jambes. Son souffle était effréné, dur, rythmé. On aurait dit que son cœur tournait à l'envers. Mon souffle était plus fort que le sien mais plus lent. Il s'écrasait contre la peau de son cou, mes doigts ne relâchant pas la prise que j'avais au niveau de ses bras. Mes jambes, quand à elles, s'étaient frayées un chemin entre les siennes, les immobilisant. Je ne voulais pas me retrouver castré, loin de là. Ma bouche se rapprochait de son oreille, juste pour murmurer.

« Calme-toi, bon sang. Clyde. »

Mon corps faisait office d'armoire à glace, usant de toute la force que j'avais pu endurer pendant toutes ses années pour le contrer, pour qu'il ne puisse plus bouger. J'en usais, vu la façon dont il se débattait, ça aurait été bien trop facile qu'il se dégage de ma personne. Je pouvais désormais entendre sa respiration de plus prêt, sentir l'odeur qui se dégageait de son corps, de cette douceur de ses cheveux contre mon visage, qui effleuraient ma peau d'un geste délicat. Je l'habituerais d'une certaine manière à apprécier le contact. Ne serait-ce qu'avec moi s'il le faut. Je serais là pour lui, pour l'aider. Je n'étais peut être pas un assistant social mais je ferais de mon mieux pour qu'il supporte ce contact, pour qu'il en redemande. Il m'appréciera un jour et pourra se sentir à l'aise en entrant ici. Je n'avais pas besoin d'un animal de compagnie qui aurait peur que son maître le touche.



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MessageSujet: Re: Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.    Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.  EmptyLun 1 Juin - 2:56

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Je, je tremblais. Je sentais mes membres bouger par eux-mêmes et trembloter. Ce n'était pas une chose que je contrôlais, ça devait être instinctif. Ma respiration, elle était rapide, me faisait mal. J'avais l'impression qu'il me manquait de l'air et que mes poumons brûlaient un peu, comme si on y avait mis le feu et qu'ils flambaient lentement. Petit morceau par petit morceau. Le métal était froid contre mon dos, je le sentais même à travers ma veste rouge et mon débardeur noir. Il n'y avait aucune chaleur. Absolument aucune. La porte me semblait loin, atrocement loin d'ailleurs. Pourtant, c'était la même distance que d'habitude, juste quelques pas en surplus. Pourquoi ça me paraissait si loin alors? Le plancher ne s'était pas allongé entre-temps. Il ne pouvait pas s'allonger entre-temps, c'était impossible. Non? Je sais qu'il y a beaucoup de choses que j'ignorais, mais ça, j'en étais certain. C'était du ciment. « Bang! » Je sursautai, lançant un regard inquiet à la chaise qu'il venait en quelque sorte de balancer. Elle se cogna contre son bureau et, lui, il arriva vers moi de cette expression que je n'aimais toujours pas. Non, t'approche pas. T'approche pas!!!

Effrayé? Terrorisé? Oui, le rouquin l'était et, même s'il resta un court instant tétanisé sur place, il entreprit de s'enfuir sur le côté. Il ne prit pas le temps de se redresser sur ses deux pieds, y allant plutôt à quatre pattes, ses genoux frottant contre le sol au grand déplaisir de ses rotules. Sauf qu'il n'y pensait pas, il voulait seulement sortir de la pièce et rejoindre sa cellule. Depuis peu, sa peur des touchés s'était accentuée et il évitait de penser à la cause, ayant même enfermé ce souvenir dans un recoin de sa mémoire. Il en avait connaissance, cependant, c'était ce qu'il avait toujours fait. Lorsque quelque chose était trop dur pour lui à supporter, il le scellait, coupant toutes les émotions qui y étaient rattachées. Pour cette raison, lorsqu'elles éclataient, elles éclataient pour de bon, un peu à la manière d'une vilaine tempête, et se faisaient ressentir comme en cet instant précis. Lorsqu'il le chopa, attrapant ses poignets d'une ferme poigne, un long cri apeuré lui échappa. Il était flûté, tout sauf rauque. Un peu un hurlement d'enfant, en rien celui d'un homme. Et il ne put rien faire, même s'il tira sur ses poignets pour les récupérer, il se retrouva tout de même plaqué contre le mur, les jambes immobilisées, son corps contre le sien.

Je sens ma respiration dérailler, je la sens réellement dérailler comme un train qui sort de ses rails. C'est incontrôlable. C'est bruyant. Je veux reprendre mon souffle, mais j'en suis incapable. Je m'étouffe, l'air se bloque dans ma gorge. Pourquoi? Pourquoi? J'ai le hoquet, soudainement. Ha non, ce n'était pas un hoquet, les larmes qui coulent sur mes joues me rappellent ce que c'est. Ça s'appelle des sanglots, c'est ça qui étrangle ma gorge et m'empêche de respirer. Je vois mal, il est flou même si près. À cause des larmes? Ha, non, pas seulement ça. Je pense que mon œil est écarquillé, rond comme une balle de golf. Je panique, je pense ce que c'est ça, la panique. Ça me fait penser à ça, je ne veux pas penser à ça. "R-relâche-moi!" Ma voix est étouffée aussi, elle est toute petite. "V-va-t-en!" Je déballe des mots que je comprends à peine, je les sors sans m'écouter. "Me touCHE P-PAS!" Elle hurle, puis baisse d'un ton avant de remonter. C'est dur de simplement aligner les mots. C'est impossible même. La respiration, comme la voix, mes sanglots les font taire, leur intime de rester enfermés. Les battements de mon cœur s'accélèrent, je les entends, ils hantent ma tête. « Boom, boom, boom ». Lâche-moi! « Boom, boom, boom ». Ne me touche pas! « Boom, boom, boom ». Reste loin! « Boom, boom, boom ».  Je t'en supplie, lâche-moi, ne me touche pas, reste loin. « Boom, boom, boom ». J'ai peur, je me sens mal. « Boom, boom, boom ». Je t'en supplie, lâche-moi, j'ai peur, ne me touche pas, je me sens mal, reste loin... Je t'en supplie.

Clyde était sous l'emprise de la panique, ayant complètement perdu contre elle. Il ne pensait plus clairement, il était terrorisé. Les souvenirs remontaient, il les terrait. Ne pas y penser, ne surtout pas y penser. Son souffle dans le creux de son oreille lui rabroua l'échine d'un frisson d'effroi, le faisait frémir et trembler davantage. Son torse se soulevait difficilement sous sa respiration hachée, son regard baignant de larmes. Il observa son cou ainsi offert, ainsi à découvert près de son visage. Sa bouche s'ouvrit, hésitante, avant que ses dents ne s'abattirent contre sa chair, le mordant aussi fort qu'il le pouvait. Il enfonça profondément ses canines dans sa peau, pleurant à chaudes larmes contre son cou, y hoquetant doucement. Il n'aimait pas ça, il n'aimait franchement pas ça. Sa langue restait éloignée, près de son palet. Il le touchait bien trop, il y avait tant de contact qu'il en était malade. Mais il voulait qu'il le lâche, qu'il le laisse tomber au sol, qu'il s'éloigne. Il avait peur, oui, peur simplement des hommes. Comment pouvait-il se calmer?



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MessageSujet: Re: Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.    Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.  EmptyJeu 9 Juil - 12:42

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Sans comprendre, je le fixais. Mes yeux croisèrent son regard, le voyant paniquer de la sorte. Étais-je à ce point terrifiant ? Je soupirais en voyant les larmes. Elles m'agaçaient, m'énervaient et j'avais juste envie d'une chose, de le faire taire et de pouvoir avoir une conversation plus ou moins normale avec ce roux.

« Tais-toi un peu ! »

Ma voix se faisait sèche, autoritaire et je pu le voir se diriger vers mon cou légèrement dénudé, arquant un sourcil avant de sentir ses dents s'enfoncer sur ma peau, me faisant grimacer sous la douleur. C'est qu'il avait de la force, le gosse ! Putain ! Je la sentais se fendre sous ses assauts, le sang couler contre ma chemise blanche, la tâchant de rouge. Fronçant les sourcils, j'attrapais sa nuque pour le reculer, pour qu'il lâche.

C'était douloureux, je n'avais pas non plus envie de perdre de la peau, loin de moi l'idée d'être marqué à vie. Putain, lâche ! Je voulais le dégager sans non plus le tuer, ce gars là avait de la force mais il était loin d'être aussi musclé que les baraqués de cette taule. En poussant un soupir mêlé à une sale grimace, je le repoussais pour le dégager, le plaquant contre le mur avec force. Mes yeux fixaient ses lèvres, avec le liquide rouge qui s'en écoulait. Tsk.

« Tu sais, faudra un jour que tu prennes l'habitude qu'on te touche. »

Je me rapprochais, avant de venir goûter ce nectar tout près de sa bouche, l'embrassant, passant ma langue par dessus pour le nettoyer au maximum. C'était doux, agréable. Je capturais ses poignets de mes mains pour l'empêcher de bouger, mes jambes bloquant les siennes du mieux que je le pouvais. Espérons qu'il ne soit pas trop agile, qu'il ne rende pas la tâche encore plus difficile. Enfin. Qu'est-ce que je cherchais à faire ? Aucune idée. Frustration de toutes ces années accumulées, de le voir ainsi ? C'était pas un mauvais gars, après tout. Peut-être qu'il pourrait, un jour, être immunisé contre mon toucher ? Il allait bien s'habituer un jour ou l'autre, non ?

Mes lèvres avaient bougé sans que je ne m'en rende compte. Ma bouche était scellée contre la sienne, sans toutefois risquer de glisser la langue de peur que le petit animal ne me morde. Je n'avais pas non plus l'envie de me retrouver dans l'incapacité de parler. Vous voyez ?

Néanmoins, le petit chat était effrayé. La seule chose que j'espérais, c'est que le chien n'aggrave pas la situation, ce n'était pas non plus le but visé. Tout ça prendrait du temps, de l'adaptation, un apprentissage pour lui comme pour moi.


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MessageSujet: Re: Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.    Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.  EmptyVen 17 Juil - 2:57

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Je hoquetais. Et à chaque secousse que les hoquets (les sanglots, oui, les sanglots, c'était ça le vrai terme) provoquaient, je manquai toujours de lâcher ma prise sur sa peau. Je n'aime pas ça, je n'aimais pas du tout ça. Je voulais quitter le bureau et me réfugier sous les couvertures, sur mon lit. Dormir et penser que c'était un mauvais rêve. Parce que, là, non, je ne le reconnaissais pas. Il me faisait peur, oui, c'était ça. Peur, c'était ce qu'il m'inspirait. Je crois. Je pense que c'était bien comme ça qu'on décrivait ce sentiment. Quand il avait haussé le ton, à nouveau, de cette voix déplaisante, que je n'aimais pas non plus,  j'avais sursauté, baissant la tête, la rentrant dans mes épaules comme si je cherchais à m'éloigner de lui. Pourquoi me taire? Il ne me disait jamais ça. Il voulait que je parle d'habitude, il voulait que je dise des choses, que je rajoute des mots inutiles, pas que je me taise et que je ne dise rien. Pourquoi il disait ça? C'était vraiment Faust? C'était vraiment, vraiment lui? Mais il était trop différent, ça ne pouvait pas être lui. Il faisait peur, je ne l'aimais pas, je n'avais pas envie d'être là. Ce n’est pas ce que je ressentais en sa présence normalement, pas du tout. Là, je ne me sentais pas bien, j'avais l'impression que quelque chose se serrait dans mon ventre et ça faisait mal, atrocement mal. J'avais envie de vomir.

Avec un peu d'imagination, on pouvait presque apercevoir ces petites oreilles de chat rabaissées vers l'arrière et tremblotantes sur la tête du roux. Ses canines se plantaient solidement dans le creux du cou du gardien, tandis qu'il reniflait, cherchant à inspirer par le nez. Au moins se taisait-il le temps où il le mordait, où sa bouche était occupée par sa chair, exauçant alors pour un court moment son petit souhait ordonné. Lorsqu'il entreprit d'enlacer sa frêle nuque de ses doigts, il se crispa de long en large, resserrant sa prise et refusant obstinément de la lâcher. Seulement, sa force était loin de rivaliser avec celle de Faust et, à regret, ses dents durent délaisser leur victime, sa tête se renvoyant vers l'arrière durement. Ses lèvres avaient revêtu le doux rouge de son sang, contrastant alors avec sa peau de porcelaine et ses yeux bleu si clair, rappelant par la même occasion ses cheveux de feu. D'ordinaire, son regard était limpide de toutes émotions, presque vide et insondable, mais là, en cet instant, tout se lisait comme dans un livre ouvert. Il ravala sa salive, prêt à lui hurler de le lâcher à nouveau, essayant de ne pas penser à ce goût ferreux qui dansait sur ses papilles gustatives.  Mais il en fut incapable, sa bouche se retrouvant fauchée par la sienne.

Je me sentis figer. Ce n'était jamais arrivé auparavant, mais je n'arrivais plus à bouger, comme paralyser, comme si mes muscles étaient faits de pierre. Je ne comprenais pas ce qui arrivait, je ne le réalisais pas non plus réellement. Je sentais juste ses lèvres contre les miennes. Ses lèvres contre les miennes. Mes yeux s'agrandirent, je pense qu'ils n'avaient jamais été aussi grands à l'exception de ce jour-là. C'était chaud, c'était humide. Il y avait une pression, elle me repoussait contre le mur et je ne pouvais pas bouger, encore moins. Un goût, hm, amer - celui du café? - venait se mêler à celui de son sang. C'était le sien, les deux, c'était son goût. C'était celui de Faust, c'était celui d'une personne. Non, enlève tes lèvres, je vais vomir, je n'aime pas ça. Ce n'est pas normal. C'est trop chaud, c'est trop humide. Je voulais le repousser, mais je n'y arrivais pas. Pourquoi je n'y arrivais pas? Pourquoi mes jambes et mes bras refusaient de bouger? Ils devraient pourtant le faire, au moins tenter. Assez, cette sensation est bizarre.

Ses lèvres étaient tout simplement immobiles, suivant les mouvements que les siennes lui imposaient. Ses yeux s'étaient lentement écarquillés au fur et à mesure qu'il réalisait la situation. Le choc avait été si grand qu'il en avait cessé de pleurer, ses larmes séchant sur ses joues et reluisant dès lors à la lumière. Un long, long moment s'écoula avant qu'il ne réagisse, avant qu'il ne redevienne un tant soit peu maître de lui-même. Lentement, ses lèvres remuèrent contre les siennes, soufflant d'une voix à peine audible : "F-Faust..." Il bégayait, les lettres n'arrivant pas à s'aligner les unes à la suite des autres. Elles cherchaient plutôt à se détacher et s'éloigner de leurs compères. "A-arrête, hic, ça." Un sanglot se glissait, tandis que son visage devenait de plus en plus livide, complètement à l'ouest désormais. Le corps du gardien était si imposant, il se sentait si petit, si minuscule face à lui. Faible, dépourvu de portes de sortie, simplement à sa merci. "A-arrête ça... J'aime, hic, pas ça..." qu'il répétait, voulant absolument qu'il arrête. "Je veux pas, hic, m'habituer, hic, à être touché." Il ne mentait pas, tous ses souvenirs rattachés aux contacts physiques étaient brutaux et douloureux. Alors, ce serait aussi le cas aujourd'hui et pour tous les autres contacts qui viendraient. Ses poings se serrèrent, son corps tremblant fiévreusement contre le sien. "C'est, hic, douloureux." Il ne pensait toutefois pas à dévier son visage, ayant les pensées assez brumeuses et chamboulées. C'était, après tout, son premier baiser. Ce même premier baiser qu'il s'était promis de ne jamais avoir.  



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MessageSujet: Re: Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.    Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.  EmptyVen 24 Juil - 4:36

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J'oubliais ses pleurs au fur et à mesure que le temps s'écoulait. Mes lèvres dansaient contre les siennes, étouffant ses sanglots qui, peu à peu, s'étouffaient. Mon pouce se levait pour caresser sa joue et ainsi effacer ses larmes, alors que mon corps se rapprochait du sien. La salive se mêlait à la sienne, pendant que je pouvais sentir le malaise qui émanait de son être. Il tremblait, c'était adorable. Mais au moins, ses pleurs avaient cessés. Clyde était jeune, sucré, j'avais presque l'impression de pouvoir le casser à la moindre étreinte. Il était adorable, à murmurer ainsi mon prénom. Sa vie n'était certainement pas très jolie. Un sourire se dessinait sur mes lèvres pendant que je l'observais, sans me décaler de cette proximité qui m'avait coûté plusieurs coups, dont un dans l'entrejambe.

Mais je ne pouvais certainement pas m'arrêter en si bon chemin. Ma bouche se frayait un passage près de sa joue, allant lécher le coin de ses yeux, désirant juste lui apporter du plaisir, qu'il finisse par apprécier mon passage. Tu pourras te détendre après, te rendre compte que je ne suis pas si méchant que ça. Les sursauts de son corps me faisaient trembler, m'arrachant parfois un fin sourire alors que je me délectais de cette expression. Son regard vitreux, à demi caché par cette chevelure rousse. Puis ces lèvres tremblantes, que je ne pouvais m'empêcher de dévorer du regard, de vouloir les embrasser. Ce que je fis à nouveau, les attrapant du bout de mes dents sans le toutefois le mordre. Je les happais, me risquant à glisser ma langue contre l'extrémité, les bords de cette bouche humide.

« Je ne te ferais pas mal. Est-ce que ça te fait réellement mal, que je fasse ça ? »

Ma main droite se glissait par dessous son chandail, le remontant avec lenteur, caressant ses côtes, ses fins muscles pour ensuite rejoindre un bouton de chair. Je pouvais sentir sa respiration défaillir, monter et redescendre, son torse se gonflant d'air rapidement pour ensuite se vider complètement, reprenant de plus belle. L'extrémité de mon index frôlait le grain de chair, le pressant avec douceur pour ensuite le rouler avec le majeur. Il durcissait sous le contact, obligé de réagir à ce genre de frottements. Je finirais par lui faire apprécier ce genre de traitement, qu'il revienne vers moi pour recevoir de cette chaleur, qu'il puisse se réconforter dans mes bras.

Merde. J'allais trop loin. J'avais chaud, mes pensées se troublaient. Comment avais-je pu autant perdre le contrôle de mon corps pendant ces quelques instants ? Néanmoins, je ne parvenais pas à revenir sur mes pas, à le libérer de cette étreinte. J'avais besoin de me rapprocher de lui, depuis combien de temps n'avais-je pas eu de relation physique quelconque ? Bien trop, certainement. Je voulais presque continuer de l'entendre gémir mon prénom ainsi, entre quelques pleurs, de le voir en train de perdre ses moyens, qu'il ne devienne qu'une poupée entre mes mains, qu'il s'agrippe à moi et qu'il gémisse, qu'il ressente ce genre de choses. Qu'il puisse enfin comprendre qu'il pouvait me faire confiance. Enfin, d'une certaine manière ? C'était agréable, chaud. Ma bouche relâchait la sienne.

« Fais-moi confiance, laisse toi aller et essaie d'apprécier. Tu ne regretteras pas, Clyde. »

Et j'allais vers la peau de son cou, l'embrassant du bout des lèvres, ma main libre se calant dans le creux de ses reins, le ramenant ainsi auprès de mon bassin, de le bloquer entre ce mur et mon corps. Je pouvais le sentir nerveux, très nerveux. Apeuré, aussi. Terrifié ? Je ferais en sorte que tu ne puisses plus avoir peur, que tu acceptes les baisers que je t'offre, que tu vienne à en dépendre, que tu finisses par vouloir m'embrasser en venant me voir, que tu veuilles récolter cette chaleur humaine qui te faisait si peur. Qu'il arrête enfin de se compliquer la vie en évitant le contact de mes mains.



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MessageSujet: Re: Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.    Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.  EmptyJeu 30 Juil - 5:57

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Je ne sais pas pourquoi, je ne comprenais pas. Il passa son pouce sur ma joue, il séchait mes larmes, alors que je reculai un peu plus la tête. J'oubliais qu'il y avait un classeur derrière. Tant pis. Alors je la rentrai quelque peu entre mes épaules comme si je cherchais à m'y terrer. C'était comme ses oiseaux. Ces grands oiseaux qui vivaient loin d'ici, mais dont j'avais déjà vu quelques images et entendu si souvent cette expression qui les concernaient. Je me terrais comme une autruche. Pourquoi il prenait la peine de les sécher lui-même, pourquoi il me touchait davantage? Il n'avait pas besoin de faire ça, l'eau aurait séché d'elle-même. Elle s'évaporait vite. Elle ne prenait pas de temps à disparaître. Alors, ne me touche pas, je n'aime pas ça. Sauf que mes lèvres ne remuaient pas encore pour parler, elles remuaient en suivant les siennes. C'était chaud, c'était humide. C'était étrange, je n'arrivais pas à me faire à la sensation. Elle me donnait envie de vomir. C'est que la texture de sa bouche, ça me dégoûtait. Je ne la détestais pas, mais je la préférais quand elle était loin de la mienne. Ça ne devrait pas se toucher. Non, des bouches, c'était fait pour manger de la nourriture,  pas pour se plaquer les unes contre les autres. Et je n'étais pas de la nourriture, je ne voulais pas qu'il me dévore. Non, je ne voulais pas. Il allait me manger comme un morceau de viande?

Clyde resta sous le choc pour de longues secondes avant de trembler sous le passage de sa langue, un long frisson de dégoût lui rabrouant l'échine et le dos. Il tassa sa tête sur le côté opposé, tentant vainement de lui échapper. C'est que l'unique bête qui l'avait un jour léché était un rat et ce n'était pas du tout la même sensation. Là, c'était plus imposant, c'était encore chaud et humide, sa salive tachant sa joue. Elle remplaçait ses larmes, mouillait sa peau autrement et cela lui levait le cœur. Pour lui, c'était immonde. Une bouche, cela avait quelque chose d'intime, quelque chose de particulier. Ce n'était pas quelque chose à partager avec d'autres et encore moins avec lui. Pour lui, c'était effrayant. C'était un antre qui possédait tant de mystères que c'en était troublant. On pouvait ouvrir la bouche grand ouverte, se regarder dans le miroir, et tout ce que l'on apercevrait au final serait de la pénombre, on ne verra pas le fond. C'était noir, c'était comme des abimes et l'imagination du roux sur ce qu'elle contenait n'avait pas de fin. Il avait imaginé tant de choses plus absurdes les unes que les autres que c'était à se demander où il trouvait toutes ces idées. C'était certes imaginatif, mais aussi très irréaliste. On lui avait une fois parlé des bactéries que contenait une bouche de façon imagée et abstraite, ce que l'on n’aurait jamais du faire. Il en avait désormais une réelle peur bleue.

Je ne me sentais pas bien, j'avais envie de vomir comme les fois où mon père m'avait frappé un peu trop fort dans le ventre. Ça avait toujours un goût acide, ça me brûlait la gorge. Je me sentis sursauter quand il attrapa mes lèvres de ses dents et j'arrêtai de respirer un court moment, mes yeux s'agrandissant. J'avais l'impression qu'ils allaient sortir, c'était désagréable, ça faisait même légèrement mal. Je respirais plus fort, plus bruyamment. Mon torse se soulevait trop vite, ça brûlait. Et quand il prit la parole, je ne compris pas immédiatement, je dus réfléchir un moment. Ça ne faisait pas mal, c'est vrai. Mais en même temps, si. "... A..." Ma voix prenait exemple sur mes membres, elle commençait à ne plus vouloir m'écouter, à ne plus suivre mes ordres." C'est... " C'était quoi exactement? Il y avait des mots pour décrire ça? "É...écœurant." Oui, je crois que c'était ça qu'il fallait dire quand une chose nous dégoûtait vraiment, qu'on n'arrivait simplement pas à le supporter. Que c'était plus dégoutant que dégoutant, qu'il y avait d'autres sentiments qui s'y mêlaient. La révulsion? C'était ça? J'avais tant envie de le repousser, de l'éloigner de ma personne. Mais je ne bougeais toujours pas. Rien ne m'écoutait. Pourquoi? Pourquoi? La peur? La peur, elle pouvait te paralyser? Ça m'était déjà arrivé par le passé, mais ce n'était jamais que pour quelques secondes, pas pour autant de temps. Je ne voulais pas de ce Faust, je voulais l'autre. Celui qui me donnait juste à manger.

Quand sa main se glissa sous son haut, frôlant sa peau avant de s'attarder à son grain de chair, il hoqueta sous la surprise. Son cœur sauta un battement, manquant de dérailler. C'est que le gardien l'éprouvait en ce moment, lui faisait passer épreuve par-dessus épreuve. Instinctivement, le détenu se recroquevilla sur lui-même, la nervosité s'emparant de son ventre un peu plus. L'anxiété aussi. La panique aussi. Ses mains étaient libres, mais elles ne bougeaient pas, elles ne savaient que faire. Seulement, lorsque les doigts du plus vieux se mirent à rouler cedit grain de chair, lui faire ressentir ces petits éclairs qu'il ne connaissait pas, ce fut de trop et, par réflexe, l'une de ses mains agrippa son poignet par-dessus le vêtement, tentant de le retirer, tandis qu'un léger gémissement lui échappait. À peine audible, discret et gêné, il s'écrasait contre les lèvres de Faust juste avant qu'il ne l'embrasse à nouveau. "Hn." Ses pensées se chamboulaient un peu plus alors qu'il se posait tant de questions, qu'il se demandait bien ce qu'il lui faisait et pourquoi son corps réagissait de cette manière. Quand il libéra ses lèvres, il prit une grande respiration saccadée, hachée. Il avait de la difficulté à respirer le petit. Sentant son souffle descendre vers son cou, il plaqua sa main contre les lèvres du second homme. Assez, il ne voulait plus les sentir, mais s'il n'avait d'autre choix, ce serait sa paume qui, de toute façon, était recouverte de la manche de sa veste. Une grande respiration se faufila dans sa bouche avant qu'il ne parvienne à prendre la parole : "N-non... je ne veux p-pas." Il se butait à refuser, incapable de lui faire confiance, sachant qu'il n'apprécierait pas. Il ne pouvait pas apprécier. "Je..." Il hoqueta, ne sachant plus où donner de la tête. Il renifla, murmurant dans une voix une qui se cassait légèrement : "Faust..." Son nom, il s'accrochait à son nom, voulant récupérer son Faust. "Je..." Il bégayait, c'était si dur d'aligner les phrases, de ne pas perdre ses mots, lui qui parlait si peu. "Je t'en p-prie." Il répétait des paroles qu'il connaissait, qui normalement apaisaient la colère de son père. Auraient-elles le même effet? "A-arrête."


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Holguin J. Faust

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MessageSujet: Re: Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.    Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.  EmptyMar 18 Aoû - 16:16

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Il était apeuré. C'était réellement moi qui le rendait ainsi ? Je pouvais sentir sous mes doigts, sa peau trembler, frémir, ce petit bouton de chair se raidissant immédiatement, réagissant au quart de tour. Personne ne l'avait encore touché ici ? Ou l'avait-il déjà fait ? Mes yeux scrutaient le sien, profitant de cette bouche tremblante contre la mienne. C'était chaud, humide, terriblement agréable. Était-il à deux doigts d'éclater en sanglots ? Étrangement, cette situation avait le don de m'exciter. Ce visage rougit par la gêne, par la peur, l'angoisse, alors que je me faisais un malin plaisir à m'aventurer de plus en plus loin. Était-ce réellement écœurant ? Ou simplement ne trouvait-il pas de mot pour décrire ces nouvelles sensations qui l'envahissaient ? Je découvrirais son corps d'une autre manière et pourquoi pas, lui apprendrait à s'habituer à ma chaleur, à ma présence. Clyde finirait un jour ou l'autre par apprécier ce toucher et de finir par vouloir rester près de moi. Non pas que son silence me dérangeait, mais c'était bien trop handicapant de l'approcher et de le voir aussi rapidement sur ses gardes. Je ne connaissais pas son passé, mais dans tous les cas, je n'étais pas la personne qui lui avait fait du mal.

Est-ce que je le deviendrais après cet acte ? Un soupir se frayait entre mes lèvres, à l'instant où il plaqua sa main tout contre. Je le regardais, mon poignet stoppé par sa poigne pendant que mes iris croisaient sa pupille tremblante. Sa voix était adorable, comment pouvait-on être aussi attachant juste avec quelques larmes au coin de ses yeux ? J'embrassais ses doigts, ma main libre attrapant son poignet afin de pouvoir glisser ma langue contre l'une de ses phalanges. C'était sucré, sa peau était fine, douce. On voyait qu'il ne travaillait pas de celles-ci, qu'ils ne les utilisaient pas souvent ou juste pour le nécessaire. Mes dents venaient mordiller l'extrémité, avant de les embrasser.

« Il faut juste que tu parviennes à te détendre. »

J'étais sincère. Puis de toute façon, dans tous les cas, même si j'arrêtais maintenant, le mal était déjà fait. Je l'avais déjà touché et il ne serait pas prêt de l'oublier de si tôt. Je franchissais à nouveau cette barrière qu'il s'imposait, écartant son poignet de ma bouche pour retourner embrasser sa joue.

« Pense à quelque chose de bien, et pas à quelque chose qui t’écœure. Pense juste à moi. »

Je lui souriais, avant de poser un baiser sur ses lèvres, glissant doucement ma langue sur sa lippe. Mes doigts relâchèrent son grain de chair, préférant les faire courir le long de son torse, descendant jusqu'à son bas ventre. Sa peau tressautait sous mon passage, très certainement à cause de ses sanglots. C'était adorable. Bien trop adorable. Je continuais ma course, ignorant cette poigne qui voulait m'arrêter, me mettre des bâtons dans les roues. J'arrivais bien vite à la lisière de son pantalon, me dirigeant vers le bouton qui le retenait. Mes doigts le roulaient, le faisant sortir de cette entrave afin de le déboutonner, de glisser ma main plus bas. Je ne touchais pas encore ses parties intimes, je préférais prendre mon temps. Je parviendrais à faire en sorte qu'il apprécie ce traitement.

Mes lèvres quittèrent les siennes après un autre baiser, descendant dans le creux de son cou. J'embrassais sa peau, me faisant violence afin ne pas le mordiller de peur de l'angoisser encore plus. À travers son chandail, j'attrapais son grain de chair, tirant doucement dessus avant de le relâcher. Mon trajet ne s'arrêtait pas, allant toujours vers le bas, jusqu'à ce que j'atteigne enfin l'endroit que je souhaitais. Ma bouche laissait quelques baisers auprès de son nombril, par dessous le tissu qui cachait encore le haut de son torse, pendant que mes deux mains s'occupaient des rebords de son pantalon, l'abaissant juste un peu, pour que je puisse voir on boxer et la forme que son entrejambe y dessinait. Un sourire gagnait mes lèvres, pendant que je déposais un baiser sur sa virilité encore cachée de par son tissu, attendant ses réactions. Enfin, dans tous les cas, ça serait bien trop beau pour qu'il me laisse faire à ma guise.

« Je ne te demande qu'un peu de confiance pour le moment. »

J'insistais là dessus, je voulais avant tout qu'il se sente à l'aise avec moi, qu'il parvienne à mettre de côté cette peur, ce dégoût qu'il avait lorsque je ne faisais que l'effleurer, ou juste caresser ses cheveux. Son regard suppliant avait le don de ne pas me laisser de marbre, m'encourageant à glisser mes mains par dessous le tissu élastique, libérant ainsi sa virilité. Je retenais sa virilité entre mes doigts, la redressant un peu pour y déposer un baiser. C'était chaud. J'écartais la peau du prépuce pour dégager le gland, glissant ma langue au niveau de son urètre. Dans tous les cas, ça ne lui ferait certainement pas mal. J'espérais juste qu'il se laisse faire, que je ne doive pas le plaquer contre le mur. Mon but n'était pas de le faire souffrir ou de lui faire peur, juste de l'habituer, d'aller assez loin pour qu'il se sente plus à l'aise en ma présence. Même si dans les prochains jours à venir, il ferait certainement tout pour m'éviter. Mais... Arrêtons de penser, je n'étais pas arrivé aussi loin pour me poser ce genre de question. C'était... Une situation plutôt étrange, mais loin d'être dérangeante.



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Symington Clyde

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MessageSujet: Re: Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.    Faim [PV Fap fap!] || Rated M ; Yaoi -18.  EmptyVen 21 Aoû - 7:09

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Je... Je n'aimais pas, cette sensation. Ces lèvres contre ma peau. Non, ça me faisait frissonner et trembler, mais je gardai ma main plaquée sur sa bouche. Je ne voulais pas qu'il la plaque contre la mienne. J'aimais encore moins ça. C'était effrayant, cette sensation. Je ne me reconnaissais pas. Je ne comprenais pas et je ne savais même pas qu'un mamelon pouvait devenir si dur, au point où ça paraissait au travers de mon débardeur. Ça faisait une petite bosse, ce n'était pas normal. Puis, je sentis ses lèvres bouger contre mes doigts et je me crispai. Je cherchai alors à retirer ma main, finalement, non, je ne voulais pas la laisser là, ce n'était pas une bonne idée. Sauf qu'il attrapa mon poignet, le tenant solidement.  Rends-moi ma main, rends-la-moi! Que je me hurlai, n'arrivant pas à prononcer ces mots, ils se bloquaient dans ma gorge, tandis que mon autre main venant pousser contre son torse, cherchant à me soustraire. C'était censé m'aider, ce geste. Mais ça ne servit à rien, je sentis vite ses dents se mêler à la danse et je baissai le regard. Mes muscles tremblaient davantage, c'était effrayant. Pourquoi il faisait ça à ma main? C'était incompréhensible. Ça n'avait pas de sens. Aujourd'hui, il n'avait pas de sens. Je ne le comprenais pas, je le comprenais encore moins que d'habitude, mais je savais que je n'aimais pas ça.

J'avais peur.

Inconsciemment, Clyde se faisait plus petit, rentrant sa tête entre ses épaules comme s'il cherchait à se terrer, à disparaître de la vue du gardien. À ses mots, il écarquilla l'œil avant de secouer vivement la tête, se pinçant la lèvre inférieure. C'était impossible, il ne pouvait pas se détendre dans un tel moment. Si un jour il y arrivait, cela relèverait du miracle. Tous les gestes que l'homme posait, ils le faisaient frémir et dans plusieurs sens. S'il voulait qu'il se détende, qu'il se calme un tant soit peu, il aurait fallu qu'il le relâche, mais ça ne semblait pas être dans ses plans, cette option. Malgré lui, son poignet suit la direction que le garde désira avant de hoqueter sous son baiser, cherchant à l'éviter en tassant sa joue, reniflant au passage. Ses mots le prirent à nouveau de cours, alors que son pincement se transformait en une légère morsure avant qu'il n'ouvre la bouche, prêt à répondre. C'est d'une voix faible et hésitante qu'il prit la parole, ses mots enterrés par quelques sanglots toujours bien présents : "Tu... tu, là, maintenant, hic, tu n'es pas, hic, bien Faust." Il lui demandait de penser à quelque chose de bien, il lui demandait de penser à lui, cependant, en cet instant, en quoi serait-il pour lui une chose bien? Il représentait le mal, un démon même. Il le terrorisait.

Je ne comprenais pas, je ne comprenais pas pourquoi il faisait ça et encore moins pourquoi il voulait que je pense à lui. Il me disait de penser à lui alors que je pensais déjà à lui. Je ne pensais qu'à lui, il n'y avait rien d'autre dans ma tête. Il monopolisait le tout. C'était diriger vers lui, parce que c'était lui qui faisait ses choses, qui me touchait sans hésiter et qui refusait de se reculer. Il continuait et je tremblais davantage. Il continuait et je n'avais que davantage peur. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas senti comme ça, que je n'avais pas eu envie de fuir sans me retourner. Je voulais passer la porte et aller dans ma cellule, me coucher dans mon lit sous les couvertures. Mais je ne crois pas qu'il me laissera faire, je crois qu'il voulait me garder ici pour un moment. Parce qu'il voulait me toucher? Pourquoi aujourd'hui il tenait absolument à me toucher, contrairement à d'habitude? Pourquoi, aujourd'hui, il m'embrassait et pas que les lèvres? Ma peau aussi. Ses baisers avaient glissé sur mon visage et sur ma main aussi. Ce n'était pas censé être que sur les lèvres, qu'on les donnait? Le reste du corps n'était pas propre. Plus que la bouche. Je figeai quand je sentis sa langue. Qu'est-ce qu'elle faisait là? Pourquoi elle touchait mes lèvres? Elle était supposée être à l'intérieur et ne pas sortir, sauf pour les grimaces, mais même là, ce n'était pas poli et on ne le faisait pas, qu'on m'avait dit. Alors pourquoi? Mais pourquoi? Je ne comprenais rien et, plus ça allait, moins je comprenais. C'était effrayant. L'inconnu, c'était effrayant.

Il n'avait pas tout de suite réalisé qu'il glissait sa main vers le bas. En fait, c'était seulement lorsqu'il entreprit de déboutonner son pantalon qu'il s'en rendit compte. In extremis, sa main fila attraper la sienne, peu rassuré de ce geste, tandis qu'il murmurait de ce ton suppliant : "Faust...?" Les battements de son cœur augmentaient le rythme, battant la chamade. Il se demandait ce qu'il faisait, il ne comprenait pas pourquoi il cherchait à baisser ses pantalons. À vrai dire, il ne comprenait rien et il en était perturbé. De même, il ne connaissait que les relations entre homme et femme, ayant un peu compris que les garçons pouvaient tout de même s'embrasser s'ils s'aiment bien, mais sans plus. Dire qu'il était angoissé était un euphémisme et il ne l'était que davantage lorsqu'il entreprit de descendre ses baisers, longeant son cou, même s'il essayait toujours de le rentrer dans ses épaules, l'empêchant de mener aisément à bien son entreprise. Interloqué, il le regarde se pencher, fléchir les genoux, et il dit à nouveau son prénom. "Faust?" Il ne l'avait jamais autant dit, jamais autant répété. Malgré lui, un gémissement lui échappa lorsqu'il mordit son grain de chair, renvoyant la tête vers le haut, quelque peu vers l'arrière sous la surprise. Une main tenant son poignet, l'autre s'était posée sur son épaule, se crispant autour de celle-ci, ses doigts manquant de s'y enfoncer. Une larme lui échappa sous la légère douleur qui, pourtant, était aussi bien agréable.

Je rebaissai la tête, voulant voir ce qu'il faisait. Même si je me disais que fermer l'œil serait bien aussi, que je pourrais me dire que je faisais un drôle de cauchemar. Mais je ne pouvais pas, je sentais ces sensations, je sentais mes vêtements quitter légèrement mon corps et ma respiration s'accélérait. Quand il posa ses lèvres là, sur ça, au travers du tissu, je sursautai et je hoquetai. Mon autre main était aussi rendue sur son épaule et je tirai sur sa chemise pour le remonter. Qu'est-ce qu'il faisait, mais qu'est-ce qu'il faisait? Reniflant bruyamment - c'était vraiment bruyant, ça résonnait en échos -, je redis ce que je disais depuis le début : "A-arrête ça..." Je ne savais pas ce qu'il prévoyait faire, il était imprévisible et ça faisait peur. Quand il me demanda de lui faire confiance, je secouai la tête. Comment je pouvais faire confiance à quelqu'un qui me touchait comme bon lui semblait, m'embrassai et faisait à sa guise? Je me sentis défaillir, je crois que c'est ce qu'on dit, quand il enleva le boxer et mit... et mit... et mit... et mit ça dans sa bouche. Je tombai vers l'avant, mes jambes refusant de rester bien droites. Mes mains se posèrent davantage sur son dos, me penchant vers lui. Ma respiration s'accélérait, j'avais du mal à reprendre mon souffle. Non, non, non. Ça ne se pouvait pas, il ne pouvait pas mettre ça dans sa bouche, ça n'allait pas là.

Ses jambes flageolaient et il n'avait d'autre choix que de se tenir à lui, recommençant à sangloter, à pleurer à chaude de larme. Il marmonna après le baiser déposé sur sa virilité, sa voix complètement effrayée : "M-mord p-pas." Il savait que s'il le mordait, ça allait faire mal, tellement mal qu'il s'en tordrait de douleur. Son père l'avait déjà roué de coups à cet endroit et il en avait uriné rouge pendant un temps, il ne voulait même pas imaginer ce qui arriverait si on le mordait. Quand sa langue passa, un long "Haaan" lui échappa, un gémissement qui le prit de court d'autant plus, tandis que ses doigts se resserraient sur sa chemise un peu comme si c'était une bouée de secours. Son membre n'était pas insensible aux attentions de Faust et il ne comprenait pas, il ne comprenait pas pourquoi ça se durcissait ni pourquoi ça se dressait lentement. Il ne comprenait rien.    

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C'était chaud, frétillant. Je pouvais sentir à quel point il tremblait juste par le contact de mes lèvres contre la peau de son anatomie. Comme je le pensais, ça ne m'était pas désagréable et ça le serait encore moins pour lui, tout du moins, c'est ce que je me disais. Dans le pire des cas, il s'y habituerait. C'est bien pour ça que je m’exécute... Non ? Ou c'est tout simplement par désir ? Sincèrement, je ne savais pas trop. Peut-être que je voulais juste récupérer un peu de chaleur humaine, de pouvoir passer avec lui un moment que j'espérais agréable pour nous deux. La seule chose que je semblais oublier, c'était le fait qu'il n'aimait en aucun cas le contact humain. Pour la peine, il serait servit. Son regard luisait, me suppliant d'arrêter alors que pour moi, ce n'était qu'une autre proposition pour aller plus loin. Cette expression me rendait fou, c'était un peu comme si, au final, il me demandait de continuer. Enfin, tout ça, c'était dans ma tête. Peut-être que je devrais finir en prison pour ce genre de chose, moi aussi ? C'était assez ironique, bien que certains gardes se permettaient un peu trop de liberté envers les détenus. Je n'avais jamais fait d'attouchement envers ceux que je surveillais... Jusqu'à ce jour. Mais il fallait avouer que sa peau était douce, délicieuse. Je passais mes lèvres sur le long de sa verge avant d'atteindre l'intérieur de sa cuisse, tout près de ses bijoux de famille.

Le pauvre avait quel âge déjà ? Certainement majeur et plus. Je ne voulais pas faire de la pédophilie, loin de moi cette idée. Néanmoins, c'en était pas loin. Un viol était un viol. Je ferais juste en sorte qu'il en devienne dépendant, consentant pour la prochaine fois -s'il y en avait une. La façon dont il prononçait mon prénom me retournait dans tous les sens. Était-il à ce point à bout ? Lui faisais-je peur à ce niveau ? Avait-il déjà été touché de cette manière ? Qu'importe pouvait-être la réponse, je ne m'arrêterais pas. Je me répétais certainement de trop, mais c'était avant tout pour m'encourager à continuer, pour me forcer à ne pas m'arrêter. De toute façon, j'avais été bien trop loin et la plaie ne pourrait certainement pas se refermer aussi facilement.  Oh que non. Mais je ferais un effort pour la combler, pour qu'il soit enfin à l'aise avec quelqu'un, même si ça devait prendre du temps, voir des mois.

Si ça se trouve, je n'y gagnerais rien. Il ne viendrait peut-être plus me voir pour la nourriture qu'il voulait, de peur que je ne recommence. Je pouvais sentir sa poigne sur ma chemise, avant que je ne passe ma main sur la sienne, pour qu'il détende les muscles, qu'il relâche la pression. Je voyais ses jambes trembler, impossible de rester debout. Après tout, il était jeune, faible et ne faisait que connaître ces sensations.

« Je te l'ai dit, je ne vais pas te faire mal. Un simple toucher ne peut pas te faire souffrir. »

Je caressais l'intérieur de ses cuisses de mes doigts, câlinant sa peau comme un précieux trophée. Le pauvre chaton était totalement apeuré, terrorisé à l'idée que j'aille plus loin. Levant mes yeux vers lui, je souriais, admirant ce visage adorable rempli de larmes. C'était incroyablement mignon.

J'avais certainement un problème pour penser ce genre de choses.

Malheureusement, personne ne serait au courant de ce genre d'attirance, pas même lui. Ou peut-être plus tard, lorsqu'il reviendra pour quémander la chaleur qu'il n'a jamais pu avoir. Sa petite voix était terriblement grisante, éveillant le moindre muscle qui se trouvait à l'intérieur de mon corps. Comme si j'allais le mordre. Il était bien trop adorable pour vouloir le blesser de cette manière et encore moins à cet endroit. Ma langue revenait laper avec délicatesse, alors que mes mains revenaient soutenir la base de sa virilité, histoire d'avoir plus simple pour la suite.

« Je ne te mordrais jamais, Clyde. »

Avec patience, je passais mes lèvres sur l'extrémité, l'enfonçant petit à petit dans ma cavité buccale. Quelques vas et viens se produisaient alors que je lui offrais un doux regard, avant de le fermer et d'approfondir les frottements de par mes lèvres. Je les resserraient autour de cette colonne de chair, en profitant pour presser l'extrémité du plat de ma langue, l'englobant petit à petit, finissant par le prendre dans sa quasi totalité. Ce n'était certainement pas la chose que je savais le mieux faire au monde, mais je voulais lui apprendre ce plaisir, même s'il venait à ne pas le comprendre dans l'immédiat. Il pourra reconnaître cette sensation de chaleur, apprendre à l'aimer, à l'apprécier tout autant que moi.

Elle palpitait contre ma langue, contre mon palet lorsque je l'enfonçais totalement jusqu'au fond de ma gorge, évitant le contact de mes dents afin de lui offrir une sensation plus agréable. Allait-il toujours réagir aussi violemment ou allait-il se laisser porter par ces désirs inconnus ? Mes doigts allèrent caresser ses testicules de leur extrémité, levant un de mes yeux vers lui, curieux du genre de visage qu'il pourrait m'offrir. Mon bureau n'était que rarement fréquenté, nous pourrions donc avoir tout le temps qu'il me fallait pour pouvoir lui faire plaisir, pour pouvoir voir les diverses expressions qu'il pourrait m'offrir en fonction des nouvelles sensations que je lui prodiguerait, ainsi, jusqu'à ce qu'il puisse venir entre mes mains.

Au final, il était adorable. Je le trouvais magnifique, ses yeux bleus scintillants de par les larmes, ses mèches rousses retombant par dessus son visage alors qu'il s'agrippait désespérément. Par quoi était-il passé, comment ? Qui avait marqué sa vie à ce point ? Je ne lisais que rarement les dossiers des détenus, alors peut-être que je pourrais m'attarder sur le sien.

Il m'intéressait, ce petit Clyde. Je n'allais pas le laisser plus longtemps sans rien faire.  Je voulais plus de complicité, plus de contact au fur et à mesure des jours où il arriverait enfin à s'habituer à ma présence, à savoir que je pouvais découvrir son corps sans qu'il ne se tracasse de quoi que ce soit, que je puisse librement m'approcher de lui sans me prendre une claque. Oh, bien sûr, ça n'allait pas être demain la veille, surtout avec ce qui était en train de se produire. Tu apprendras cependant bientôt à me sourire, à m'approcher et à t'installer sans avoir la crainte que je ne t'effleure. Après tout, qui vient à qui sait attendre. Non ?



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Clyde, en matière de sexe et d'anatomie, ne valait pas mieux qu'un enfant, peut-être même était-il bien en dessous d'eux. Certes, il avait souvent entendu ses parents lors de leurs ébats quelque peu houleux, les gémissements ou, plutôt, les cris de sa mère et les râles de son père résonnant au travers de la mince porte de son placard. Certes, dans le lit opposé au sien, il avait aussi aperçu du coin de l'œil et furtivement Dahlia et ses partenaires durant leurs parties de jambes en l'air, bien qu'il évitait de les regarder comme si le simple fait de les apercevoir durant leurs plaisirs charnels allait lui apporter la mort, la peste. Cependant, jamais au grand jamais n'avait-il posé des questions sur le sujet, se contentant de se répéter que c'était révulsant, encore plus que le reste, que les coups ou même les embrassades. Cette pensée était bien ancrée en lui. Ce n'était pas non plus la première fois que son membre se dressait, c'était déjà arrivé auparavant, lorsque les fesses de sa sœur se pressaient contre son bassin durant leur sommeil, eux qui dormaient toujours en cuillère, blottis l'un à l'autre en cherchant un peu de chaleur, cette chaleur que ne leur donnait pas leurs parents et dont, au fond, ils ne connaissaient rien. C'était simplement instinctif. Seulement, jamais il ne s'était touché, jamais il n'avait cherché à se libérer de cette douleur qui lui serrait le bas-ventre, attendant tout bonnement que cela passe, car ça terminait toujours par disparaître, parfois rapidement, parfois lentement. Enfin, ça devenait bel et bien un souvenir et c'était tout ce qui comptait. Alors, en cet instant précis, il était perturbé, effrayé, de ces sensations nouvelles. Son corps en quémandait davantage, tandis que sa tête voulait fuir. Il pleurait, à chaudes larmes, et murmurait d'une voix suppliante, car, en fait, il ignorait comment réagir autrement.

C'était chaud, c'était humide, c'était effrayant. Je hoquetai, je sursautai, alors que je cherchai à me reculer, à m'éloigner de sa bouche, mais j'oubliais qu'il avait ce meuble de métal derrière moi et mes fesses s'y cognaient, n'arrivaient pas à aller plus loin. Je savais qu'il était là, je le savais bien, il était froid et sec, il était tout le contraire de sa bouche, sauf que je l'oubliais. Je ne sais pas pourquoi. Je n'oublie pas normalement, j'ai une bonne mémoire, seulement, là, j'oubliais que je ne pouvais pas me reculer et je tentai tout de même de le faire, me heurtant au classeur - je crois que c'était le mot, parce qu'on y classait du papier? Alors on avait rajouté -eur? Ses lèvres s'approchaient, ses lèvres longeaient ça, cette chose. Pourquoi? Pourquoi elles faisaient ça, pourquoi je me sentais trembler davantage? Plus que la peur, il y avait une autre chose qui me faisait trembloter et ça m'angoissait. Pourquoi il allait jusqu'à l'intérieur de mes cuisses? Pourquoi j'avais l'impression que ma peau se couvrait de frisson? Pourquoi j'avais l'impression d'avoir froid en même temps d'avoir si chaud? Pourquoi ça faisait si mal, pourquoi, même, ça devenait de plus en plus gros et de plus en plus dur à mesure qu'il touchait là? Beaucoup de questions me venaient à l'esprit, mais je n'en posai aucune. Non, je n'avais pas envie de parler et, de toute façon, il n'écoutait rien de ce que je disais. Je voulais qu'il arrête, il n'arrêtait pas. Si je lui demandai des choses, il ne répondrait pas?

La main qui passa sur la sienne le fit sursauter un peu plus, se crispant davantage, tandis qu'il s'appuyait désespérément contre ses épaules. Ses pensées étaient tumultueuses, elles n'avaient ni queue ni tête, et il ne cherchait même pas à les mettre en ordre. Il n'avait pas la tête à ça. Sans s'en rendre compte, il avait gémi discrètement sous le passage de ses lèvres, d'une voix entrecoupée par les sanglots et ses mots le firent geindre plaintivement. "... S-si..." Qu'il bredouilla, l'excitation qu'il ne saisissait pas commençant à l'embrouiller. Un simple touché pouvait faire mal, il l'avait suffisamment subit chez ses parents pour le comprendre et c'était la seule chose, à son avis, qui s'avérait véridique. Là, même, il se disait qu'il souffrait, que ce membre lui faisait mal, cette sensation de vouloir se délivrer lui faisait perdre ses moyens, tenant à peine debout. Et les caresses sur ses cuisses ne l'aidèrent certainement pas, ses jambes fléchissant alors dangereusement. Pour la première fois, il trouvait ce sourire inquiétant et il entra un peu plus sa tête entre ses épaules, voulant se faire tout petit. Aussi, même s'il ne s'en rendait pas tout à fait compte, la gêne venait jouer, venait à son tour le perturber.  

"A-ah!" Que je m'entendis murmurer quand sa langue toucha cet endroit. Je fus surpris. Je ne me reconnus pas. J'avais l'impression que ce n'était pas ma voix qui était sortie de ma gorge, ce n'était pas celle que j'avais pour habitude d'entendre. Est-ce qu'on pouvait échanger nos voix? Avec qui l'aurais-je échangé? Faust? Je ne crois pas. Alors, c'était la mienne, sauf qu'elle avait changé sous les gestes qu'il posait. Elle était différente. Elle était plus aiguë. Ce n'était pas normal. Il n'y avait rien de normal dans la situation. Et je sentis les muscles de mes jambes se tendre quand ses mains agrippèrent ça, le tenant fermement et la pression me fit me plier vers lui. C'était quoi, cette pression? Ce n'était pas désagréable. Ce n'était pas tout à fait désagréable. Pourquoi? Je ne voulais pas qu'il me touche, seulement, cette pression, elle faisait en sorte que j'avais moins mal là. Mais elle me donnait aussi cette envie d'aller aux toilettes. Pourquoi? Encore, je hoquetai. Il n'allait pas me mordre, sérieusement? Pourtant, il l'avait embrassé et, là, il le léchait. La prochaine, étape, ce ne serait pas de mordre? Il n'allait vraiment pas me mordre? "...P-promis?" Que je demandai parce que, quand quelqu'un disait que c'était promis ou juré, il ne le ferait pas. Il était censé tenir parole, c'est ce que quelqu'un dans les champs m'avait dit un jour. Donc, si Faust promettait, il ne mordrait réellement pas.  

Quand le gardien commença à le prendre en bouche, un hoquet mélangé à un gémissement et à un geignement d'effroi franchit les lèvres du rouquin avant qu'il ne renifle, ses jambes le lâchant pour de bon. Pour ne pas tomber, son corps s'appuya contre celui du plus âgé, sa respiration s'accélérant, tandis que toutes ses petites taquineries le firent réagir au quart de tour. Son cœur battait la chamade, une certaine panique s'emparant de lui. C'est qu'il croyait avoir besoin d'aller à la salle de bain, d'aller uriner, et cette envie se faisait de plus en plus forte. Le hic, c'est qu'il n'avait pas envie de faire ça dans la bouche du garde. Il ignorait toutefois qu'en réalité ce n'était que le désir de jouir. Ne s'étant jamais masturbé par le passé, il va de soi que la sensation lui était inconnue. Instinctivement, il se mordit la lèvre inférieure pour, aux premiers abords, ne rien dire avant de se rendre compte que c'était impossible de se retenir, surtout lorsqu'il pinça l'extrémité de sa langue, et alors que finalement il le disait à voix haute, de sa voix étranglée par cette peur, les gémissements et, désormais, une forte gêne, sentiment qu'il n'avait jamais vraiment ressenti jusqu'à aujourd'hui "Toi... Toilettes!", Faust engloba entièrement son membre et ce fut de trop. Incapable de se contenir, il se délivra alors que ses lèvres atteignaient la garde. Son visage devint livide, paniquant simplement un peu plus, ne comprenant pas ce qu'il venait d'arriver. Sanglotant un peu plus fortement, il se mit à s'excuser : "P-pardon, p-pardon, hic, pardon."  Il sentait le besoin de s'excuser, bien que, pourtant, il ne le faisait jamais ou qu'à de rares occasions. Seulement, l'idée d'avoir uriné dans sa bouche, même lui se disait que c'était une chose répréhensible, une chose pour laquelle il fallait demander pardon, car ce n'était certainement pas bien.

Sérieusement, avant aujourd'hui, il n'y avait jamais autant eu d'expressions qui étaient passées sur son visage, tout du moins, pas devant Faust.

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Je me demandais, était-ce la première fois que quelqu'un le touchait de cette manière ? Était-ce réellement la première fois qu'il sentait la langue de quelqu'un sur le bout de son membre, voir, sur son sexe en entier ? La question demeurerait sans réponse et je ne la poserais jamais, ce n'était pas quelque chose qu'on demandait ainsi sans raison. Je le sentais tressaillir, faiblir alors que ma langue glissait contre la colonne de chair, l'entravant de mes lèvres. Tu vois, je t'avais bien dit que je ne te ferait pas mal, que je ne te mordrait en aucun cas. Sa surprise éveillait ma curiosité, mon esprit maintenant assez mal tourné se posant diverses suppositions, me donnant envie de tester malicieusement ce corps qui m'était présenté. C'était une découverte aussi surprenante qu'alléchante et la seule chose que j'avais envie de faire, c'était d'aller plus loin. Alors je m'empressais de lui faire plaisir, de lui faire ressentir ce plaisir du bout de ma langue, chose qu'au final, je faisais rarement. C'est vrai, à quand remontait la dernière fois ? Oui, avec ce bon vieux Phebus. Effectivement, je n'avais plus couché avec un homme depuis bien longtemps déjà. Mais ne pensons pas à cela, ce n'était pas important pour le moment. Sortant de cette concentration, je me retirais de son anatomie maintenant tendue, chose qui à mon avis, devait pas mal le troubler. Alors je me contentais de souffler sur l'extrémité et de souffler un « Promis » que je pensais sincèrement.

Je replongeais ensuite sur cette masse de chair, mes mains ne pouvant que s'amuser, vaquant à leur occupations tout en effleurant la peau de ce jeune Clyde, de le caresser à des endroits que je n'avais encore jamais vus, comme ses hanches, ses cuisses, mes pouces pressant quelques endroits comme ses fesses, le faisant cependant en douceur. Combien de temps ce petit jeu allait-il durer ? Bien plus que je ne le croyais. Néanmoins, je ne pense pas que ce n'était qu'un jeu. Je ressentais, après tout, réellement du plaisir et j'espérais que ce rouquin en reçoive tout autant, même s'il ne savait pas distinguer cette forme de désir. Ce n'était sans compter les petits frissons qu'il ressentait et que je pouvais sentir par mon toucher, par mes lèvres qui allèrent jusqu'à la garde de son membre. … Par contre, c'était sans compter la surprise qui avait atteint son paroxysme.

Toilettes ? Pardon ? J'arquais un sourcil, levant les yeux vers lui alors que je sentais un liquide chaud se glisser contre ma langue. Oh, d'accord. Une légère frayeur m'avait prit de court, m'avait déconcentré pendant mon action. N'avait-il réellement jamais ressenti ce genre de chose ? Ah, je devais décidément tout lui apprendre. Avalant le liquide chaud qui était, fort heureusement, loin d'être de l'urine, je retirais son membre de ma bouche, tout de même surprit de la rapidité de sa jouissance. Après tout, s'il n'avait jamais fait quoi que ce soit, il ne savait certainement pas se retenir.

« Hé, Clyde. »

Je me redressais en frottant mes lèvres, cet arrière goût me prenant au niveau de la gorge. Ce n'est pas non plus que je n'aimais pas cette sensation et cette odeur de sperme, mais ça faisait juste bien longtemps que je ne l'avais pas ressenti. M'abaissant à sa hauteur, je flattais sa joue du dos de ma main, elle qui était si douce contre ma peau, embrassant l'endroit de son cache-œil avant de murmurer.

« Ne t'en fais pas, c'est une réaction normale. »

D'ailleurs, je me demandais bien ce qu'il pouvait se cacher derrière ce bout de tissu. Aveugle de cet orbite ? Je le pense, mais la curiosité me donnait envie de le lui ôter, de découvrir cette face de son visage. Je passais mon autre main dans le bas de son dos, le ramenant vers moi tandis que mes doigts se frayaient un passage jusqu'à son postérieur que je caressais précieusement. Il était si frêle, cette envie de le dévorer ne faisait que triturer mes entrailles, de ressentir ce plaisir que je gardais en moi pendant que je tentais de l'habituer à ma présence du mieux que je le pouvais. Patience, Faust, tu pourras bientôt satisfaire tes envies et lui montrer la meilleure façon d'apprendre son corps, de se connaître, de découvrir des sentiments qu'il n'avait certainement encore jamais ressentis.

« Tu as juste éjaculé. C'est une sensation de plaisir, quelque chose de naturel que je cherchais à te faire ressentir. »

Souriant, je venais lui voler un baiser, cajolant ce corps tremblant de toutes parts. Définitivement adorable, bien trop pour mon pauvre cœur. Je devais y aller plus doucement, attendre qu'il se remette de ses émotions avant d'attaquer la seconde partie. Mais allait-il seulement se laisser faire ? Elle était plus délicate et je n'avais pas envie de trop lui faire de mal, après tout, ce n'était pas mon but. Éloignant cependant ma main de son postérieur, je m'occupais de me diriger vers la chaise de mon bureau, de l'attirer vers moi et de m'asseoir sur ce meuble, de le mettre face à moi pendant que je venais passer ma langue qui était autrefois sur son sexe, sur mon index et mon majeur, lui lançant un regard complice.

« Ce n'est pas fini, mais pour continuer, il faut que tu restes calme. »

Le maintenant fermement de ma main libre, je laissais l'autre revenir au creux de ses reins, de passer mes doigts humidifiés entre la raie de ses fesses dévoilées par le pantalon que j'avais déjà abaissé, de le pencher vers mon corps pour qu'il soit mit correctement. Mon index se frayait un passage, allant câliner de son extrémité cet orifice qui n'était clairement pas habitué. Je pouvais le sentir crispé, sentir qu'il était contracté et qu'il ne me laisserait pas passer si facilement. Courage, Clyde, ce n'était qu'une question de temps. Je m'empressais de ce pas de le glisser à travers le passage, d'y entrer une phalange sans toutefois forcer, attendant qu'il s'y habitue déjà avant de pouvoir continuer ma course, mes lèvres allant caresser la peau de son cou pour y déposer quelques baisers.


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Ces lèvres, cette bouche, elles le rendaient dingue, lui faisait perdre la tête, les notions qu’il connaissait. Parfois, il avait vu ces scènes, ces femmes qui se penchaient, s’approchaient de cette partie du corps masculin et venaient ouvrir la fermeture éclair des pantalons de leur dent, attrapant avec avidité le zip de leurs incisives. Sauf qu’il détournait toujours le regard ou, plutôt, il n’y portait pas attention. Ce n’était pas une chose sur laquelle le rouquin s’intéressait, il n’avait donc jamais au grand jamais imaginé qu’une telle situation puisse se produire, que cette chose pouvait se retrouver dans la bouche d’un autre. Que cette chaleur pouvait se répandre jusqu’au bas de son bassin, remonter et longer son corps de longs frissons. Ces sensations de plaisir, c’en était troublant. Ça l’affectait, le perturbait, et quand cette envie d’aller aux toilettes se fit ressentir, son cœur sembla s’arrêter de battre et il s’y arrêta pour de bon lorsqu’il se libérait, lorsque son membre décida de se délivrer bon gré mal gré, faisant fi de ses pensées, de sa raison. Il ne savait comment se retenir, c’était chose nouvelle pour lui. Il ne l’avait jamais expérimenté. Il crut qu’il avait uriné, pourtant, ce n’était pas pareil, la sensation n’était pas la même que lorsqu’il allait faire un tour aux latrines. Certes, les deux soulageaient, il se sentait tant mieux par la suite, mais ça en restait bien différent, diamétralement opposé. Ça, jouir, c’était grisant. C’était effrayant. C’était anormal. Ça lui arrachait ces sons, ces gémissements flûtés, ces gémissements puissants et langoureux. Ce ne semblait pas être lui, ce semblait tant être un autre.

Je sentais ses doigts sur ma peau. Je le sentais. Il me touchait. Je n’arrivais plus à bien respirer, j’avais l’impression que l’air me fuyait. Ce qui était étrange. Ça ne pouvait pas me fuir en fait? Non? Ce n’était pas pourvu de cette capacité, l’air. Ça ne pensait pas, ce n’était pas vivant ou peut-être que ce l’était. Je ne sais pas. Je ne sais pas pourquoi je pensais à ça, je ne sais pas pourquoi ça m’était venu en tête, mais j’y avais pensé, j’y avais réfléchi une fraction de seconde, alors que mon torse se soulevait trop rapidement. Je n’avais jamais respiré aussi vite de toute ma vie. Normalement, c’était beaucoup plus lent, beaucoup, beaucoup plus lent. Là, c’était si rapide que j’avais de la difficulté à y croire. Ce n’était pas possible, non? De respirer si vite? Je haletais. Il me faisait haleter. De peur? Je ne sais pas, je ne sais plus, je ne sais rien. Je sais seulement que j’étais effrayé. Parce que c’était de l’inconnu? Parce que je pensais que ça reviendrait au même, que je vivrais ce que j’ai toujours vécu? Que j’aurais mal, que je voudrais pleurer. Quoique je pleurais déjà, les larmes roulaient quelque peu et elles roulèrent davantage quand je ne sus retenir mon envie de pipi. Je commençai à m’excuser, hoquetant au passage, tandis que lui-même semblait surpris, je le voyais dans ses yeux qui s’écarquillaient un moment. Il semblait avoir eu peur, avoir été effrayé pour un court moment et moi je me sentais mal. Je venais de faire une chose que l’on faisait dans les latrines, pas dans la bouche de quelqu’un. C’était immoral. Je crois.

Son nom ne vint pas immédiatement à ses oreilles, il ne réalisa pas sur le coup qu’il l’appelait. Non, il avait l’esprit ailleurs, perdu dans les méandres d’une certaine culpabilité. L’œil vitreux, vide, il ne remarqua pas non plus qu’il se redressait jusqu’à ce qu’il aperçoive cette main s’approcher de son visage. Il se crispa, cherchant à rentrer sa tête entre ses épaules comme pour se cacher, fermant les paupières fortement en prévision d’un coup, d’une claque, d’une gifle, en représailles pour cette faute qu’il venait de commettre. Il s’attendait à être en somme puni, qu’on le remette à sa place comme disait si bien son père. Que ce n’était qu’une vulgaire chose dégoûtante et, en effet, pour une fois il se disait qu’il avait commis un geste écœurant. Il se disait que si ça avait été lui, il serait en train de vomir son estomac, tout son contenu, de la nourriture à la bille. Ce serait insupportable, tout bonnement insupportable. Toutefois, à son grand étonnement, ce ne fut qu’une douce caresse qui se posa contre sa joue, qui le cajola et il ouvrit son œil bleuté, interrogateur et larmoyant. Il n’en pouvait plus, il voulait seulement disparaitre sous les couvertures et dormir pour son dû. Les paroles que le gardien prononça, il ne les comprit pas, répétant simplement : « Éjaculer... ? » De ces airs de chaton peu rassuré, qu’on vient à peine d’engueuler. C’était compliqué pour lui d’assimiler que le fait qu’une chose sorte de là, qui ne soit pas des déchets, puisse être bon, puisse être pour du plaisir et qu’il ait même cherché à le lui faire ressentir. Pour lui, c’était simplement incompréhensible. Il n’y voyait pas de logique, il n’y en avait pas.         

Je crois que je ne réfléchissais plus vraiment. On m’avait déjà dit ça, qu’on pouvait comme avoir un blanc et que plus rien ne passe dans notre tête. Je crois que c’était ce que je vivais. Je n’arrivais pas à penser clairement, ce que je venais de faire tournait en rond et en boucle. Je ne pensais qu’à ça. Puis, à cette réaction. Il ne m’avait pas frappé, étonnamment. Sauf qu’il continuait de me toucher et je n’aimais pas ça. Je tremblais comme une feuille morte. J’en avais vu une fois, et c’est vrai que ça semble trembloter sous le vent, on dirait même qu’elles ont froid, les pauvres feuilles. Mais, encore, ce n’était pas vivant, alors ça ne pouvait pas avoir froid. Ça ne pouvait pas ressentir la nuit qui arrivait ou la brise qui se levait. Je n’arrivais décidément pas à reprendre ma respiration, aussi. Ça me faisait défaut. J’avais mal. Parce que je ne reprenais pas mon souffle. J’étais nerveux, alors mon ventre aussi était souffrant. J’avais appris ça récemment, que lorsque l’on stressait pour quelque chose, le corps pouvait en vivre les conséquences. Peut-être comme là. Enfin. Je ne sais pas. Je sais seulement que je ne me sentais mal, pas à ma place. Que ce n’était pas normal, d’être ainsi touché. Que ce qu’il faisait, c’était même mal. Je ne comprenais pas le plaisir dont il parlait. Quel plaisir? C’était ces éclairs? Mais ils m’effrayaient, me retournaient le ventre. C’était quoi, au juste, ce plaisir dont il parlait?   

Perdu dans ses pensées, il ne se rendit pas même compte qu’il se faisait attirer vers la chaise, que Faust s’y assoyait. Cependant, il remarqua qu’il lécha ses doigts, penchant légèrement la tête en ne comprenant pas ce geste. Il ne comprenait réellement pas grand-chose. Puis, il devint livide lorsqu’il lui dit que ce n’était pas fini, secouant vivement la tête, la pupille vacillant. « N-non… » Qu’il marmonna, ne sachant pas même ce qu’il pourrait y avoir de plus, mais il ne voulait pas continuer dans cette lancée. « A-assez… » Qu’il geignit. Si c’était pour plus, il refusait catégoriquement de rester calme. Pourquoi devrait-il passer par là? Pourquoi Faust faisait-il ça? «  Veux pas… » Qu’il hoqueta, rajoutant tout en se réitérant : « Je veux pas c-continuer. » Ses mots étaient accompagnés d’un reniflement, alors qu’il chercha à s’enfuir, à s’éloigner. Ce fut peine perdue, ce fut en vain et ce ne fit que l’essouffler davantage. Il se débattait, gigotait, se tortillait. Sauf que cela lui plaise ou non, il fut ramené contre l’homme plus âgé, son odeur venant taquiner malicieusement ses narines. Tiens, il sentait bon, c’était une flagrance qui le détendait. Se calmant pour instant, commençant à abandonner sous la force de ses membres qui diminuaient, qui le désertait. Toutefois, il se cambra violemment en sentant ce doigt pressé contre son intimité, les traits de son visage se décomposant, le regardant avec cette frayeur sourde, presque paranoïaque.      

Mon cri, je l’entendis longuement. Je ne sais pas pourquoi, j’eus l’impression qu’il résonna en échos dans ma tête encore et encore et encore. J’avais paniqué, tantôt, un peu avant, mais ce n’était rien à comparer de la panique que je ressentais maintenant. Mon dos se courbait, cherchant à tourner la tête pour apercevoir ce qu’il faisait, mes lèvres ouvertes sous la peur, l’effroi. J’avais mal. J’avais l’impression que ça me brûlait, à cet endroit. Et, instinctivement, sans même que je ne m’en rendre réellement compte, je me mis à répéter : « Enlève-le, enlève-le, enlève-le, enlève-le, enlève-le, enlève-le! » Je ne prenais pas mon souffle. Je n’y arrivais pas. Je ne réussissais qu’à dire ces paroles. C’est tout ce que je savais faire. Il était en moi. Son doigt. Il était en moi. Je le sentais, cette intrusion. Je la sentais trop bien. Je n’aimais pas ça. Je n’aimais vraiment pas ça. On dirait que c’était étiré, on dirait que ça ne devrait pas être là. On allait aux toilettes par là, ça sortait, ça ne rentrait pas. Pourquoi il y mettait son doigt? Je m’affolais. Ne me touche pas plus que tu m’as déjà touché, tu m’as trop touché. C’est assez. Arrête, n’en fais pas plus. Je paniquais. Je voulais pleurer, je voulais me mettre en boule et sangloter. Assez.   

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Cette peau, douce et attirante à la fois. Je l'effleurais du bout de mes doigts, de la paume de mes mains alors qu'elle remuait par dessous. Elle semblait vouloir s'en aller, fuir le contact de ma personne alors que j'étais sûr qu'au fond, elle l'appréciait. Ce contact qui commençait tout d'abord par l’écœurer terminerait certainement par quelque chose qu'il aimerait, qu'il quémanderait au même moment que ses repas. Je me trouvais presque fou à lier, de penser de la sorte. Mais est-ce que je l'étais réellement ? Peut-être que j'étais juste frustré. Frustré de ne pas avoir pu profiter de cette chaleur humaine pendant tout ce temps. Frustré de cette vie qui me tournait en ridicule. Alors je le frustrais à son tour. Pas en mal, ce n'est pas ce que je souhaitais au fond. Je voulais juste profiter de ce corps qui semblait si pur, ce corps qui avait du tant voir durant toutes ses années d'existence. Cet air innocent qu'il arborait, ces regards qu'il me jetait étaient tout bonnement adorables.

Est-ce que ça faisait de moi un pervers ? Mh. Plusieurs pensées s'embrouillaient, mais au final, je les esquivais. Ce n'était pas la peine de m'attarder sur de telles choses alors que le plus important se déroulait devant mes yeux. Ceux-ci se trouvaient être presque écarquillés, fixant, scrutant le visage de Clyde qui se décomposait face à la situation. Les larmes coulaient, perlaient sur ses joues autrefois immaculées. C'est avec un geste tendre que je venais les effacer, glissant la paume de mon pouce par dessus afin de les retirer de ce visage si pur et si délicat. Je me penchais, humant délicatement l'odeur de cette personne, de ce rouquin qui semblait éveiller mes désirs que je cachais depuis des jours. Je le câlinais, le berçais de ma personne tout en laissant les quelques phalanges à l'intérieur de son corps qui se faisait si accueillant. Il ne devait pas se rendre compte d'à quel point il me rendait dépendant de son être. Il ne savait pas à quel point j'avais envie de lui à cet instant, à quel point j'avais l'irrésistible désir de l'embrasser avec hardeur.

Néanmoins, je restais là, à attendre patiemment qu'il s'habitue à mon toucher. Je voulais qu'il y ressente du plaisir, pas de la douleur. Tout du moins, pas tout le long de l'acte. Je l'entendais murmurer, coupant dès lors ses paroles de par mes baisers. Mes lèvres remuaient contre les siennes, comme pour chercher une nouvelle parcelle de chair que je ne connaissais pas. Un peu comme pour baptiser cette bouche, pour y laisser mon emprunte. Je voulais qu'il la ressente encore et encore, qu'il ne pense plus qu'à moi lorsqu'il verrait un couple s'embrasser. Je voulais qu'il rougisse, qu'il frémisse et qu'il veuille revenir dans mes bras pour en recevoir un nouveau. Puis je déviais, je me rendais auprès de son oreille afin de la lécher du bout de ma langue, de la mordiller par la suite pendant que je commençais à bouger mon doigt. Ne te contracte pas et patiente, ne t'en fais pas, tout ira bien très bientôt.

« Eh, ça va aller. Ne t'affole pas ainsi. »

Que je m'empressais de murmurer au creux de son appareil auditif, ma main libre rapprochant son corps du mien. L'attente se faisait longue et douloureuse, je l'admet. Ma virilité se faisait impatiente, palpitant par dessous les deux seules barrières de tissu qui la dissimulaient. Mon érection me faisait comprendre que j'en voulais plus, mais je patienterais le temps qu'il faudra pour qu'il s'habitue à cette présence avant de lui montrer quel était cette chose appelée « plaisir ». Est-ce qu'il le ressentirait directement ? Je ne pense pas. Il faudrait pour cela que je l'y habitue. Il faudrait qu'il revienne, que je puisse à nouveau le serrer dans mes bras. J'étais peut-être possessif de cette petite chose, au fond.

Sa voix était fluette, fine alors qu'il gémissait de façon honteuse. Je l'appréciais, mais je préférais revenir auprès de ses lèvres pour lui intimer le silence. Ne crie pas trop, sinon toute la prison sera au courant de nos petites cachotteries.

« Je te l'ai déjà dis, fais moi confiance. »

Et c'est sur ces mots que je voulais bienveillants que je fini par l'embrasser avec tendresse, un autre doigt allant rejoindre le premier afin d'écarter sa chair avec délicatesse. Mon regard s'affinait, mon autre main remontant le long de sa colonne vertébrale pour rejoindre l'arrière de sa nuque. Je profitais de cette chaleur, de cette lippe que je ne pouvais m'empêcher de mordiller avec curiosité. Elle était humide, légèrement gonflée par nos contacts qui se faisaient de plus en plus brutes. Je voulais qu'il bande à nouveau, qu'il ressente encore et encore ce plaisir qu'il allait découvrir à mes côtés. La chaleur grimpait encore et encore, me faisant soupirer d'envie, de plaisir. Mon regard se faisait plus insistant, avant de disparaître sous mes paupières que je décidais de fermer afin de mieux pouvoir me concentrer. Ce n'était qu'une question de temps, mon cher Clyde. Courage, je suis de ton côté, je t'accompagnerais dans les pires moments comme dans les meilleurs.


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Chaque parole qui tentait vainement de s'échapper de sa gorge, chaque bruit, chaque gémissement, chaque petit son, venait mourir contre les lèvres du gardien. L'homme était gourmand, il volait baiser après baiser au rouquin et Clyde ne pouvait dès lors plus protester de vive voix. La panique le prenait un peu plus d'assaut, il en perdait ses moyens. Plus aucun ne subsistait, ils avaient tous plié bagage et il se retrouvait dénué d'une quelconque défense, complètement inoffensif face au plus âgé. La douleur de la pénétration se faisait sournoise, longeant le bas de son dos pour monter jusqu'à sa nuque, chatouillant chacune de ses vertèbres avec un plaisir malsain. Au niveau de son bassin, il avait l'impression que le tout brûlait, qu'on râpait ses fesses. Il n'arrivait pas à distinguer la douleur de dehors comme d'en dedans. Pour lui, elle semblait être la même, seulement plus profonde, plus imposante. Elle lui était inconnue et c'en était perturbant au même titre que l'avoir en lui. Ses mains se posèrent à nouveau sur ses épaules, se retenant à lui dans l'espoir de ne pas s'effondrer. Ses jambes flageolaient, ses genoux manquaient de fléchir, de se dérober, et, bientôt, le jeune garçon s'affaisserait contre le corps du garde.

Sa voix, j'avais l'impression que c'était un bourdonnement. J'avais l'impression qu'une mouche me tournait autour. J'entendais à peine ce qu'il disait, je le comprenais mal. Ça n'avait pas de sens. Ses mots étaient enterrés par les sons des battements de mon cœur. C'est ce que j'entendais, je crois. J'avais l'impression qu'on tambourinait à mes tempes encore et encore et encore. Il me dit de ne pas m'affoler, que ça allait aller. Sauf que ça n'allait pas. Ça n'allait pas du tout et dès que je voulais lui ordonner d'enlever son doigt, il me faisait taire en m'embrassant. Je hoquetais et gémissais alors contre sa bouche, mes lèvres se secouant contre les siennes dans des soubresauts. Elles s'ouvraient pour laisser passer les hoquets. Ils forçaient le passage et je me crispai lorsque sa paume se posa contre ma joue, reniflant, tandis qu'il essuyait mes larmes. Pourquoi prenait-il la peine de les essuyer alors que je continuais de pleurer, qu'elles allaient à nouveau être ensevelies sous l'eau? C'était un geste inutile, au fond, non? Il le posait pour quoi, donc? Je ne saisissais pas, je ne saisissais rien de ce qu'il faisait. Je m'étais fait plus petit, tentant de cacher mon visage entre mes épaules et de me dérober à son touché, serrant les poings contre ses épaules, son haut coincé entre mes doigts.

Le roux secoua la tête en réponse, laissant entendre que, non, il ne pourrait se calmer, arrêter de s'affoler et encore moins reprendre contenance. Pour lui, rien n'allait, ce qui était en réalité bien normal. Toutefois, il ignorait que la suite serait pire, serait encore plus bouleversante. Dès que Faust bougea ses phalanges en lui, il écarquilla l'œil, sa pupille se dilatant au passage, et il cria bon gré mal gré. Sa bouche s'ouvrit et hurla sa surprise qu'il l'embrasse ou non. Ce hurlement s'acheva sur une note plus douce, sous un long gémissement flûté, langoureux. Son corps entier avait tremblé, se redressant sous la surprise, montant sur la pointe de ses pieds, avant de s'écrouler contre l'autre homme, ses jambes pliant sous ces sensations qui l'avaient pris de court. Son visage vint dès lors se blottir contre le cou du plus âgé, ses genoux pliés contre la chaise où ils s'appuyaient. Le meuble faisait obstacle et l'empêchait de s'effondrer au sol. Déglutissant, il chercha à ravaler sa salive, mais il y arrivait à peine, incapable de sceller ses lèvres les unes contre les autres et de récupérer ce souffle qui lui faisait déjà atrocement défaut. C'en était désormais un vrai calvaire.

Je... J'étais perdu. Rien. Je n'avais jamais rien ressenti de tel. J'avais envie de fuir, de fuir plus que jamais auparavant. On aurait dit que je n'étais plus moi, que je perdais conscience et que c'était mon corps qui décidait de la suite. Je n'aimais pas ça. C'était terrorisant. Je ne voulais pas perdre les rênes sur moi-même. Ce n'était pas normal. Sauf que chaque mouvement, chaque fois qu'il bougeait son doigt, j'avais l'impression que ma raison me faussait un peu plus compagnie. Je ne comprenais pas. Pourquoi, à chaque geste, je poussais des « han » que je n'arrivais pas à réprimer. Même si je ne voulais pas qu'ils sortent, que je voulais les garder au fond de ma gorge - c'était bien de là qu'ils provenaient, non? -, j'en étais incapable. Ma voix semblait avoir sa propre volonté, même si je savais que c'en était impossible. C'était à moi, c'était moi qui la dirigeais, cependant, là, j'en doutais. Est-ce qu'on pouvait perdre le contrôle de son corps? Complètement? Je ne sais plus. Ces sensations me faisaient oublier que je le touchais, que j'étais presque blotti contre lui comme je me blottissais contre ma sœur avant. Mon front était posé contre son épaule et je cherchai à reprendre ma respiration. Encore. Je n'y arrivais pas, encore moins qu'avant.

Prenant son courage à deux mains, il s'apprêta à rétorquer qu'il était incapable de lui faire confiance, pas dans cette situation, toutefois, il ne réussit pas à prononcer ces mots, hoquetant et gémissant à ce second doigt. Douleur et un certain plaisir se mêlaient, toutefois, il ne savait les différencier et, en définitive, ils étaient mis dans le même sac des sensations déplaisantes, désagréables. Là, ses jambes flanchèrent un peu plus, incapables de le supporter. Il était étroit, il était petit, et accueillir ces phalanges n'était pas une mince affaire. Heureusement, il ne se contractait que doucement autour d'elles, semblant incapable de lui en refuser l'accès. Plutôt, il ne savait comment le faire et le chemin s'ouvrait dès lors sous son passage. Pleurant, tremblant, gémissant, il ressemblait à ces petites bêtes effrayées et ce fut d'une voix suppliante, chevrotante, hésitante qu'il murmura son nom. « F-faust...» D'un sanglot, il poursuivit sa phrase en geignant honteusement : « A-arrête...» Reprenant un peu de son souffle ou, tout du moins, tentant, il rajouta plus timidement : « S-s'il te plaît ». C'était l'une des rares choses qu'il n'avait pas encore essayé de dire et il pensait que, peut-être, cela pourrait lui rendre sa raison, à ce garde.

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Il ne suffisait que de quelques caresses. La pulpe de mes doigts frottaient vigoureusement l'intimité contractée et peu détendue du rouquin, ce jeune homme qui me laissait encore plein de surprises. Petit à petit, je commençais à obtenir ce dont je désirais. Je procédais doucement, étape par étape. Jamais je ne l'aurais brusqué, lui qui semblait me réchauffer le cœur à chacune de ses visites. Je voulais pénétrer à l'intérieur de son jardin secret, pouvoir l'écouter en cas de malheur. Je voulais pouvoir passer ma main dans ses cheveux et qu'il en redemande, mais aussi pouvoir le serrer dans mes bras lorsqu'il n'irait pas bien. Je voulais beaucoup de choses et c'était en quelque sorte, une manière d'avoir ce que je voulais. D'une autre part, il me faudrait travailler la chose. J'osais espérer qu'il ne passe pas son temps à me fuir et ce, même si je venais lui apporter des plats chaque jours. Les mangerait-il tout de même ? Est-ce qu'il se laisserait sans se nourrir ? Je ne l'espérais pas. Je voulais qu'il garde ce joli corps, celui qu'il ne connaissait pas vraiment.

Est-ce qu'au fond, je ressemblais à un monstre ? Je lui faisais peur, non ? Pourtant, ce n'était pas mon but. Je voulais juste briser cette glace qui nous séparait et ce, même si le chemin qui nous sépare viendrait à se retrouver semé d'éclats. Je passerais par dessus et je reviendrais le chercher, le prendre dans mes bras et ainsi nettoyer ses craintes, ces bouts de verre qui pourrait le blesser. Je le déposerais dans un cocon, un endroit où il pourrait se sentir en sécurité. Ne sois pas effrayé, petit animal. Ce n'est qu'une mince chose pour parvenir à ce qui adviendra, non ?

« Clyde... »

Que je murmurais au creux de son oreille, mes mains caressant sa peau alors que mes phalanges cherchaient à taquiner ce point sensible, à s'y frotter tout contre. Je massais la petite bosse, celle qui rejoignait sa prostate, cet appendice qui lui faisait certainement voir des merveilles. Je le savais, que lorsqu'on la touchait, ça pouvait rendre une personne complètement dingue.

Pourtant, lui sanglotait. Il reniflait fortement en tressautant sur lui même, recroquevillé comme un petit écureuil, sauf que contrairement à ce petit mammifère, lui ne pouvait pas se dissimuler sous son immense queue, celle qu'il utilisait pour éloigner les quelconques prédateurs.

« Attends. »

Je retirais doucement mes doigts de cette douce étreinte, le serrant contre moi tandis que je me penchais vers mon bureau pour attraper ma bouteille d'eau. Je l'avais toujours laissée ici au cas où, simplement si la caféine venait à me lasser. Sauf qu'en l'occurrence, j'en avais ici besoin pour autre chose. Ouvrant le capuchon, je n'hésitais pas à les verser sur ma main, à correctement humidifier mes doigts.

« Je n'ai que ça pour t'aider, excuses-moi. »

Que je disais, souriant tendrement avant de lui voler un baiser sur le bout de son nez. Je déposais la bouteille au sol, ignorant ce qui était tombé à ses côtés auparavant, je nettoierais plus tard. Mes doigts retournaient à leur activité, glissant à l'intérieur de cet orifice. L'eau était rafraîchissante et sans nulle doute, serait du genre à le faire frémir. Lui qui devait avoir si chaud, recevoir ainsi une présence fraîche à cet endroit du corps devait être assez surprenant. Néanmoins, je pouvais sentir sa chair se détendre, se retrouver bien plus simple à écarter. Sans plus tarder, je revenais me frotter à ce point sensible, cherchant à tatillons alors que mon pouce frottait l'entrée, tentant de l'écarter un maximum. Ça devait déjà aller mieux, pas encore le top, mais ça devait déjà être ça de gagné.

« Ne me fais pas les yeux de p'tit chat, Clyde... »

En croisant son regard, je ne pouvais que sourire doucement, que de venir embrasser sa bouche tremblante. Ses sanglots avaient beau être excitants, j'avais du mal à me rendre compte qu'il souffrait. C'était étrange, de trouver ces larmes si belles, si douces. Je venais les lécher de l'extrémité de ma langue, embrassant ses paupières tout en susurrant quelques douces paroles, quelques mots pour tenter de le rassurer et ce, jusqu'à ce qu'un troisième et dernier doigt venait se mêler au groupe, facilement aidé par l'eau qui recouvrait désormais son orifice, qui facilitait l'entrée et la pénétration. Sa chair humidifiée lui laissait un passage ample, alors que j'écartais doucement les doigts, petit à petit. J'écartais, puis je bougeais, faisant quelques vas et viens en enfonçant de plus en plus loin le nouvel arrivant. Une fois complètement en lui, je me hâtais de les faire bouger en chœur,  avant qu'ils ne s'écartent les uns des autres.

Dieu que c'était agréable, Dieu que j'avais envie de me glisser tout entier dans ce petit orifice. Clyde, ne t'en fais pas, tout ira bien, je te le promet. Mais seulement, pourquoi pleures-tu ? Est-ce parce que je te fais peur ? Ou tout simplement parce que tu es surprit de par ces nouvelles sensations ? Est-ce parce que je te fais mal ou alors parce que tu n'es pas habitué ? Explique-moi, mon chaton, dis-moi tout. Je ferais en sorte que ce voyage te plaise, que tu finisses par t'y sentir à l'aise.


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feat SYMINGTON CLYDE & HOLGUIN J. FAUST



Ô le pauvre petit Clyde, lui qui ne voulait que s'éloigner, que prendre ses jambes à son cou, le voilà pourtant suspendu au gardien, accroché à sa chemise pour éviter de perdre pied. Ses jambes l'avaient abandonné depuis belle lurette et il ne pouvait se reposer que sur ses maigres bras. Ses doigts se crispaient désespérément autour du tissu, ses phalanges en devenant même blanches. Les larmes roulaient à flots sur ses petites joues, rougissant lentement le coin de ses yeux dont il rêvait de frotter de ses poings, et les hoquets devenaient de plus en plus fréquents. La boule dans sa gorge était descendue jusqu'au fond de son estomac et ses entrailles semblaient se tordre, danser sur un rythme effréné. Il voulait vomir comme jamais auparavant et, au contraire de cette fois-là, cette fois où il avait assisté à un spectacle qu'aucun frère ne devrait jamais avoir à apercevoir, la colère ne lui faisait pas perdre la tête. C'était la peur et le dégoût qui chassaient sa raison en chœur. Que faire, que dire? Il ne le savait plus, il ne savait plus rien. Même s'il désirait le repousser, et ce de toutes ses forces, il en était incapable et il ne pouvait que se laisser choir contre ce corps plus imposant que le sien. Plus gros, plus bâti, plus effrayant.

Je voulais partir. Je voulais aller dans mon lit et me rouler sous les couvertures - je ne savais même pas pourquoi j'avais cette envie, mais c'est ce que je voulais faire. Je voulais me cacher sous les couettes, m'enfermer dans le noir et ne plus rien voir. Je voulais être dans mon lit, loin de lui. Je voulais cesser de me sentir comme je me sentais. Le son de mon nom, prononcé par sa voix que, malgré moi, j'avais appris à reconnaître, me fit sursauter et je me repliai sur moi-même. Son souffle, trop chaud, qui s'écrasait dans mon oreille me terrifiait. Arrête! Arrête, arrête, arrête! Arrête de t'immiscer en moi comme ça te chante. Instinctivement, je tassai la tête sur le côté. Je m'éloignai, je hoquetai, je reniflai. Quand est-ce qu'il sera satisfait et quand est-ce qu'il allait me laisser tranquille? Je lui avais dit et répété d'arrêter. Il devrait normalement me relâcher, non? Pourquoi est-ce qu'il continuait de me toucher comme ça? Pourquoi je ne ressentais plus aucune force dans mes jambes quand il appuyait là? Et pourquoi j'entendais ces drôles de bruits se sauver de ma bouche? Je ne m'étais jamais entendu comme ça. Ces petits cris, même si je ne voulais pas les pousser, je les poussai. Il me faisait penser à ceux d'un chaton. C'était vraiment trop fluet. Ce n'était pas les cris d'un homme... Si?

Quand il lui dit d'attendre, il releva le regard, interloqué. Curieux, il tourna légèrement la tête, zieutant la bouteille d'eau, et, lorsqu'il retira ses doigts, un long gémissement lui échappa. Si Faust ne l'avait pas retenu, il se serait certainement écroulé au sol. Là, plutôt, il tomba contre l'homme. La sensation était étrange. Elle était aussi étrange que lorsqu'il était à l'intérieur de lui. Cette sensation de vide, cette sensation d'une intimité cherchant à étreindre quelque chose, mais n'ayant plus que l'air sur lequel se refermer, le rendait mal à l'aise. L'impression de brûlure devenait plus prenante, plus douloureuse, et les geignements reprirent d'assaut sa gorge. Il tremblait contre lui, un peu comme une feuille au vent, ballotée de droite à gauche. Il ne pensait qu'à la fuite, mais il était pétrifié. L'eau coulait, il l'entendait tombé sur le plancher sans comprendre. Pourquoi gaspiller de l'eau? On devait la boire, elle qui était si précieuse. Chez ses parents, il avait eu si peu souvent de verre d'eau qu'il considérait cette boisson comme divine. Comme elle désaltérait! Comme elle le rendait heureux! Ainsi, quand il lui dit que c'était pour l'aider, il ne comprit pas. À son avis, elle ne pouvait aider qu'à enlever ce goût pâteux sur sa langue, qu'à combattre l'assèchement que sa gorge subissait. Alors, si c'était pour l'aider, n'aurait-il pas du porter le goulot à ses lèvres?

J'avais soif. Je ne sais pas si c'était à force de pleurer, de hurler ou de gémir, mais j'avais soif. Et, encore, je recommençai à avoir mal en bas et à vouloir aller aux toilettes. Je ne vis pas son baiser venir et je crois que je feulai quand il le fit. Je montrai les crocs, apeuré, et je tentai de me reculer. Ne me touche pas avec tes lèvres! Il me touchait déjà de ses mains, c'était beaucoup trop. Alors, ces lèvres - qu'il avait aussi mises contre ma peau - me révulsaient. Pas des lèvres, s'il te plaît! Enfin. J'avais cru qu'il avait fini de mettre ses doigts là, sauf que je me trompai. Je les sentis à nouveau et ça me fit mal. C'était trop gros, ça n'allait pas là. Ce n'était pas fait pour ça, un derrière. En plus, c'était froid et ça me fit frissonner. Je me recroquevillai sur moi-même, m'entendant encore crier. Pourquoi je criais? Pourquoi à nouveau? Je ne comprenais pas. C'était instinctif. Ça le faisait sans que j'aie à penser. Mes épaules se secouèrent sous un sanglot, tandis que je lui répondis : « Je... je suis... pas... pas un chat... »

Encore, il ne se rendait pas compte qu'il bégayait. Encore, il ne comprit pas que ses cris étaient surtout de longs gémissements flutés. Encore, il fut un peu plus tétanisé sur place lorsqu'il vint l'embrasser. Il n'arrivait pas à s'y habituer. Il n'y arriverait pas. Et quand ce troisième et dernier doigt se faufila, il se cambra, criant de surprise. Certes, l'eau facilitait la pénétration, toutefois, elle restait chose difficile pour le jeune homme. La fraicheur le prenait de court, la douleur aussi. Allait-il continuer? Allait-il ajouter d'autres doigts? La peur tourmentait son esprit, il ne voulait pas avoir davantage mal. Pleurant un peu plus, de grosses larmes sillonnant son visage, il marmonna entre deux plaintes, deux gémissements, deux pleurs : « M-mets pas... mets pas... ton poing. » Le dernier mot fut à peine prononcé, étranglé dans un sanglot, celui d'un enfant terrorisé. Puisqu'il rajoutait doigt après doigt, la dernière étape ne serait-elle pas le poing? C'est ce qu'il pensa un instant et l'idée le terrifia. Il ne voulait même pas réfléchir à la douleur qu'il ressentirait. Et lorsqu'il passa sa langue sur ses lèvres, il serra les dents. Dégoûté. Révulsé. Ça devait rester dans la bouche, ça ne devait pas sortir de là. Soudainement, mué par un quelconque courage ou une quelconque haine, il mordit ladite langue de toutes ses forces, pleurnichant tout en enfonçant ses dents dans la chair humide et chaude. Assez! Dégage!

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