► DC : Zuzu ♥• Date d'inscription : 12/06/2014 • Messages : 61 • Piercings et tatouages : Nombril, Téton gauche, Langue
Sujet: Toile Sanguine |Julian ♥| Ven 27 Mar - 13:51
Insatisfait.
Un mot qui peut te caractériser à bien des moments. Mais contrairement à ce que peuvent penser certains, ce sentiment n'est jamais aussi fort quand il concerne l'art. Même le sexe est moindre que l'art chez toi. Ce n'est pourtant pas une chose qui semble est connu de beaucoup dans la prison. Sans doute parce que cela reste ton jardin secret. Tu ne veux pas vraiment le partager avec ceux qui se retrouvent entre ces murs.
Insatisfait, nous disions donc.
Face à une toile encore vierge, dans l'atelier de construction déserté. Sans doute parce qu'on approche dangereusement du couvre feu. Tant mieux, c'était ces moments silencieux, et tranquille, que tu préférais pour peindre.
Peindre.
Avant, tes toiles étaient les corps de tes clients. Tu as paré bien des peaux. Mais jamais la tienne. Non, ce devait être un autre qui décore ton corps, et cet homme là a disparu de ta vie il y a bien longtemps.
Les toiles dont tu disposes dans cette prison t'horripillent. Pas seulement car elles sont d'une qualité déplorable -ce n'est jamais qu'un papier posé sur un chevalet- mais parce ton art ne peut vivre sur un objet inanimé. Parce que ton art nait dans la douleur. Le tatouage est une chose merveilleuse, méprisée par les grands milieux artistiques, les même que toi, tu méprises.
Ici, tu dois te contenter de ce papier. Et de ces crayons. Des crayons... D'une qualité ridicule.
La frustration te prend, tu jettes tout ça sur le sol. Et ton regard se pose sur une clou. Un sourire déforme ton visage. Là. Là, tu pourras peindre.
Il n'y eut pas la moindre hésitation dans ton geste alors que tu le plantes la pointe dans ton doigt. Un soupir de contentement franchit tes lèvres, alors que cette légère pointe de douleur apaise ton corps. Tu te mords doucement les lèvres, en voyant le sang affluer légèrement. Puis tu poses le doigt sur le papier, et trace enfin une première ligne sur ta feuille.
L'art nait de la Souffrance. Même le pieux Tebaldeo l'avait affirmé face au décadent Lorrenzaccio de Médicis.
Quelques nouvelles lignes, avant que la source ne se tarit. A nouveau tu te saisis du clou. Mais ton regard se pose sur un autre. Finalement, tu avais été dérangé pendant ton moment. Il te fixe. Tu lui souris. Ce sourire joueur, malin, et aguicheur. Avant de planter à nouveau le clou dans ton doigt dans un léger soupir, et de reprendre ta peinture.
« Et bien mon mignon, te voilà perdu bien tard en ces lieux ♥ »
Brown Matheus
Détenu
► Theme song : https://www.youtube.com/watch?v=gcm3ak-SLqM ► DC : Leo, Maria, Adrian• Date d'inscription : 18/03/2015 • Messages : 11 • Piercings et tatouages : Nope
Un crissement aigu et désagréable résonna dans les couloirs. Comme une craie mouillée sur de l'ardoise. Comme les griffes d'un animal sur du métal. Julian aimait ce genre de bruit qui insupportait un grand nombre de personne. Refermant la porte de sa cellule derrière lui, Julian s'apprêtait à quitter sa cage pour la première fois, s'étant réveillé dans la matinée.
Il ne s'était pas totalement remis de la récupération de ses souvenirs, et portait encore une profonde blessure sur son esprit torturé. Il fit un pas en avant... Puis un deuxième... Quant un étrange sourire vint éclaircir son visage. Un sourire faux, certes, mais qui aurait pu tromper n'importe qui, ou presque. Il y aurait toujours une personne qui saurait voir clair dans son jeu d'acteur ; du moins, c'est l’hypothèse qu'il émettait. Gracieusement, il joignit ses mains pour faire craquer ses doigts lentement, se délectant de ce son qu'il appréciait presque autant que celui de tout à l'heure. Sereinement, il continua sa marche, n'ayant aucune idée d'ou est-ce qu'il allait, ni de l'heure qu'il était. Ça ne l'interessait pas vraiment. Pour le moment Julian souhaiter simplement découvrir son nouveau foyer qui n'était, honnêtement, pas très chaleureux.
Il aimait cette ambiance. Ça lui changeait complétement de sa vie d'antan. Il irait même jusqu'à dire que c'était mieux maintenant. Après tout, il n'y avait plus personne pour l'inquiéter ou le rendre triste... Est-ce qu'il aurait au moins pu ressentir de telles choses comme avant ? Certainement pas. Il n'était plus la même personne. Le bonheur, l'amour, l'amitié... Voila d'heureux sentiments qu'il avait bel et bien effacés et oubliés cette nuit la. Il ne savait que les imiter pour mieux se faire aimer et atteindre son objectif.
Oui, Julian mijotait déjà quelque chose. Un plan d'évasion ? Pas encore. Quelque chose de moins difficile en apparence : se faire du blé, beaucoup de blé. L'argent était pour lui un atout incomparable pour tisser de bonnes relations. Même en prison. Plus il aurait de connaissances, plus des portes s'ouvriront à lui. C'était sa théorie. De plus, il prenait un malin plaisir à manipuler les personnes...
En pleine réfléxion sur ses sombres plans, Julian ne remarqua pas tout de suite le faible halo de lumière qui s'échappait d'une porte légèrement entrouverte. Il s'arrêta en passant devant et l'ouvrit doucement, par pure curiosité. Son regard capta celui d'un détenu assis sur le sol.
« Et bien mon mignon, te voilà perdu bien tard en ces lieux ♥ »
Il le dévisagea un moment, toujours armé de son petit sourire innocent qui tronaît sur ses lèvres. Il baissa légèrement les yeux, interloqué par le geste de ce prisonnier aux longs cheveux qui se révéla... Excitant. D'un rouge profond et passionnant, Julian scrutait ce liquide qui perlait sur la peau de son interlocuteur.
«Du sang..»
Obnubilé par la blessure de sa nouvelle rencontre, il observa ce doigt blessé se poser sur la toile et y danser habilement. Quel gâchis... Pensa t-il d'abord avant de trouver cette oeuvre magnifique.
«J'aime ce que tu fais...»
Il s'approcha, le cœur battant. Depuis qu'il avait goûté au plaisir de tuer et de faire souffrir, la vue du sang l'excitait, tandis que sa passion pour la violence venait le tourmenter.
«Je peux t'aider ? Simplement pour planter le clou dans ton doigt... »
Oh, regardez ces yeux affamés. Javier savait reconnaitre ces gens là. Ces gens qui fixaient le sang carmin, complètement fasciné. On ne la lui faisait à, à Javier. Pas là dessus. En face de lui était un homme fou, qui s'était enivré une fois, et qui fantasmait de remettre le couvert.
Si Javier pouvait reconnaitre ce regard si facilement, c'est qu'il avait déjà laissé son corps à bien des hommes hantés par ces fantasmes là. Et qu'il n'en avait jamais été déçu. Jamais.
Il voulait planter le clou dans son doigt. Il voulait prendre part à son œuvre. L'artiste qu'il est s'en offusqua de prime. C'était son oeuvre, à lui, et rien qu'à lui. Personne n'avait le droit de la lui voler, de la lui prendre, n'en serait-ce qu'un morceau. Car c'était ainsi que l'étrange artiste voyait les choses. Il fronça les sourcils, fixant l'autre.
Puis il se détourna de lui. Planta le clou dans son doigt. Traça des lignes. Plaça quelques ombres. Et quand il fut satisfait de cette petite toile, il porte son doigt à sa bouche.
Son regard se porta à nouveau sur l'intrus. Il le dévisageait, l'évaluait. Alors même que sa langue s'enroulait autour de son index. Du flirt ? Évidemment. Javier flirtait sans arrêt. C'était sans doute là la seule forme de communication entre humains à laquelle il était familiarisé.
« Dis moi mignon. Pourquoi penses tu que tu peux te placer entre un artiste et son œuvre ? Le sang t'obsède-t-il tant que tu veux le faire couler à la moindre occasion ? »
Il lui tendit le clou, le posant dans sa main. Avec un petit sourire.
« Si tu veux voir le sang se répandre, vas y. Plante le dans ta paume. Sens le liquide carmin s'échapper de ton corps, pensant être libre, mais condamné à mourir. »
Lui même prit un autre clou, et sans la moindre hésitation, il planta sa main droite, cette main qui lui servait le moins. Il gémit doucement, les yeux fermés, avant de retirer le clou, et d'admirer le sang qui s'écoule.
Puis il releva la tête.
« Tes yeux. Avec mon sang que tu feras couler, je veux peindre tes yeux, ces yeux qui sont fous, fous de mon sang. Mais je veux aussi utiliser le tien. »
Les termes du marché étaient non négociables. Lui aussi aurait à souffrir pour voir cette œuvre se faire.
Brown Matheus
Détenu
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Tel un squale rendu fou par l'odeur du sang, Julian était désormais hanté par la tentation de sauter à la gorge de son interlocuteur. Oui, il en bavait... Lui même ne savait pas comment il arrivait à retenir cette pulsion violente, débordante de rage et de folie.
Il l'observait silencieusement et tiqua alors que l'autre semblait l'ignorer, reprenant son affaire avec soin et minutie...
Le pourpre s'approcha, plissant les yeux et entrouvrant légèrement les lèvres en voyant le doigt de son interlocuteur se faire happer par sa langue mouvante et délicieuse.
Il n'y avait rien de plus tentant, rien de plus aguichant pour Julian qu'un tel geste, aussi anodin soit il.
« Dis moi mignon. Pourquoi penses tu que tu peux te placer entre un artiste et son œuvre ? Le sang t'obsède-t-il tant que tu veux le faire couler à la moindre occasion ? »
Son sourire devenait inquiétant, comme prêt à mordre cette plaie et sentir ce fameux liquide affluer sur son visage, s'écouler doucement dans sa gorge...
«Allons... Rien qu'une goutte..»
Julian leva la tête et la fit pivoter pour craquer ses os, avant de s'approcher d'avantage pour s'emparer du clou qu'on lui tendait, doucement. Le brun avait visiblement lu dans ses pensées.. Enfin, ça ne devait vraiment être difficile de deviner l'objet de ses désirs dans son regard de prédateur insatisfait.
« Si tu veux voir le sang se répandre, vas y. Plante le dans ta paume. Sens le liquide carmin s'échapper de ton corps, pensant être libre, mais condamné à mourir. »
Il pencha la tête. Son sang ? N'était il pas trop précieux, trop intime, pour perler sur sa peau blanche comme neige ne serais-ce qu'une seconde ? Non, non, non... C'était celui de l'autre qu'il désirait, c'était de la souffrance de l'autre dont il voulait se délecter.
« Tes yeux. Avec mon sang que tu feras couler, je veux peindre tes yeux, ces yeux qui sont fous, fous de mon sang. Mais je veux aussi utiliser le tien. »
Julian lui jeta un regard foudroyant, puis esquissa un sourire empreint de sadisme.
«Bien... Mais je dois te prévenir d'une chose : mon sang est à consommer avec modération.. Je le considère comme... Précieux. »
Murmura t-il d'un air grave en dévorant du regard les yeux noir comme nuit du jeune homme.