Frank fait le mètre 79 pour un poids tout à fait convenable pour  quelqu'un de cette taille. Il à la peau légèrement brune et couverte de cicatrices par endroit, dont une sur la joue. Son corps reste musclé sans l'être trop. Son ventre est plus mou, n'arrivant pas à le musclé, ayant la flemme de faire des abdo pour en avoir, mais c'est aussi la faute au chocolat. Et puis, il faut bien un endroit un peu plus flasque, non ?

Ses cheveux sont noirs et courts. Mais ils ont la particularité d'avoir une mèche blanche. Oui, juste une mèche. Ses traits sont fins, son nez est droit et un peu long. Quant à ses yeux, ils ont une couleur ambrée quand ils prennent le soleil mais sont simplement d'un brun clair en étant à l'ombre.

Pour ce qui est de s'habiller, le jeune homme met la tenue de prisonnier de temps en temps. Elle ne lui plaît guère. C'est pourquoi il porte plus volontiers ses vêtements sombres parfois moulants, parfois trop larges. Au sinon, il n'a ni tatouage, ni piercings et ne porte pas de bijou. Du coup, avoir ce bracelet de prisonnier autour du poignet, ça le dérange et le démange.

J'ai toujours été quelqu'un de volontaire, quelqu'un à qui on ne doit pas toujours demander pour faire quelque chose parce qu'elle le fait elle-même, quelqu'un qui va vers les gens et qui est spontané. Mais je sais aussi ce que je veux et dans quelle direction aller. Cela fait parfois de moi (souvent?) un être têtu qui ne change pas facilement d'avis. Donc oui, je suis assez entêté quand je m'y mets. Avant je souriais. Beaucoup plus que maintenant. Disons que j'ai perdu l'envie de sourire.

Il m'arrive aussi d'être agressif et violent. Ce n'est pas rare, c'est quand on m'agace de façon exaspérante et que je perds mon sang-froid. En ai-je seulement ? Pourtant je ne suis pas violent de base, ce n'est pas vraiment dans mes habitudes. Je dirais que c'est une façon d'exprimer mon mécontentement autrement que par les mots. Une façon « naturelle » et « spontanée » qui survient quand on ne sait pas réagir autrement.

Je suis aussi intuitif, inventif et surtout imaginatif. Ça, je peux en avoir à revendre. Surtout dans mes tentatives de suicide. Ah, j'aurais peut-être dû vous préparer à cela avant de le lâcher d'un coup... Désolé. Mais bon, autant que vous soyez au courant. Je n'ai pas seulement perdu le sourire mais aussi l'envie de vivre. Je ne suis pas angoissé, je ne suis pas stressé, je n'ai simplement plus envie de rester ici. Je n'en ai plus la motivation. Tous me semblent comme terne et dénué d'intérêt. Et je n'arrive pas à trouver de sources d'amusement. (Comme si c'était possible derrière des barreaux...). Je vous rassure, j'en fais pas tous les jours, ni toutes les semaines. De temps en temps, ça me prend. Et le dégoût de la vie se faisant plus fort, ne me voyant pas de raisons d'être en vie, j'essaye. Mais elles ont toutes échoué. Je ne dois pas être doué pour cela peut-être ?

Pourtant j'essaie de trouver de l'amusement. Notamment dans les parties de jambes en l'air. Si cela peut me permettre de penser à autre chose que le fait de broyer du noir, je suis preneur. Quoique j'étais comme ça aussi avant... peut-être un peu moins, mais je pense bien que je l'étais. De toute façon, je suis sûr d'avoir raison : on se sent toujours mieux après ça, même si c'est juste un peu.

J'avais une vie simple, une famille. Mais ça, c'était avant...

J'étais l'aîné de la famille. J'avais un frère un peu plus jeune que moi, Andres, et comme l'écart d'âge n'était pas très important, on s'entendait bien et on partageait nos jeux. Nos parents ne gagnaient pas grand chose mais assez pour nous offrir une vie décente et pleine d'amour. Enfin, pleine d'amour c'est vite dit. Car vers mes 12 ans, ma mère décida qu'elle voulait divorcer, quitter mon père, Andres, moi. Tout ça pour vivre son idylle avec son nouvel amant, quasiment 10ans  plus jeune qu'elle. Ainsi la famille se retrouva diminuer.
On avait un peu plus de mal à vivre mais on s'en sortait toujours. Ce n'était pas le luxe, certes, mais ce n'était pas vivre avec les rats non plus. Personnellement, la situation ne m'avait pas très touché. Ça m'avait fait mal au début, je m'étais senti trahi par ma propre mère qui m'abandonnait mais au final, je m'y étais fait. Par contre, ce ne fut pas tout à fait le cas pour Andres. Mais ça, je n'en vis les répercussions que plus tard.
Devenant adulte, j'avais décidé d'arrêter les études et d'aller directement dans la vie active pour travailler et nous offrir un confort supplémentaire. Je restais toujours chez nous. J'aimais le fait qu'on vive tous les trois sous le même toit. Et vivre seul, je n'en aurais peut-être pas supporté la solitude.
Je vivais donc une petite vie tout à fait normale, rythmée par le travaille, le retour à la maison où je faisais la cuisine pour les deux autres, payait une partie des factures, etc. J'aidais comme je pouvais. C'était aussi mouvementé parfois à cause de dispute ou de crise quelconque venant d'Andres. Il avait eu une adolescence difficile et était tombé dans des vices qu'on préférerait éviter au risque de devenir dépendant.

Mais du jour au lendemain, tout bascula...

J'étais de congé, seul à la maison à paresser dans mon lit. Après une grasse matinée, je m'étais finalement levé. Je vaquais à mes occupations sans intérêt, la télé allumée. Quand en fin d'après-midi, les programmes habituels s'arrêtèrent faisant place à des émissions spéciales. À peine cela avait eu lieu, à peine je comprenais ce qui c'était passé, qu'Andres rentra en trombe. Blessé, sonné, je lui tirais les vers du nez. Et il m'avoua tout. Il avait fait une explosion, détruit le bâtiment. Ce qui se passait aujourd'hui après-midi en ville, c'était de sa faute. Tout cela pour ramener du fric. Mais les autres qui l'accompagnaient s'étaient barré, disparus dans la nature. Et il était rentré, pensant trouvé de l'aide. Et tout ce que je trouvais à lui répondre était : « Mais t'es con ou quoi ! Pourquoi t'as fait ça ? Pour finir comme ça ? Pour ..... » J'avais été interrompu par les sirènes dans la rue. La police nous cernait, on les entendait parler dans le porte voix. On ne comprit pas vraiment ce qu'ils disaient mais on sursauta tous les deux quand la porte fut défoncée. Des policiers entrèrent par la force, braillaient leurs instructions et Andres prit peur et tenta de s'enfuir. Il fut trop lent. Ou bien les flics furent simplement trop rapides. Et Andres s'affaissa sur le sol. J'avais l'impression d'être étranger à la scène, de ne pas comprendre ce qui se passait. Mes oreilles me semblaient bourdonner de bruit puis le silence total. Je clignais des yeux, observant le corps inerte de mon jeune frère, murmurant son prénom. Je commençais doucement à réaliser quand en m'approchant, m'agenouillant vers lui, je constatais ce que j'avais pourtant vu. Il avait été descendu par des flics. Il avait été assassiné par eux alors qu'il n'avait qu'été manipulé par d'autres...
Et là, une colère sans nom s'empara de moi. Prenant alors par surprise l'un deux, je lui vola son arme et tira sur eux. Mais ils me maîtrisèrent en me plaquant au sol et me brisant le poignet. Je fus alors arrêté.
Un peu plus tard, j'appris par l'homme qui me servait vaguement d'avocat que deux policiers étaient morts par mon intervention. Il pensait plaider la folie. Ça aurait peut-être pu marcher si mon frère n'avait pas été le grand méchant de l'histoire, si je n'avais pas eu une enquête sur le dos en plus pour déterminer si j'étais impliqué ou non dans les attentats, si les juges et jurés n'avaient déjà pas tous une opinion faite.
Je fus alors condamné pour homicide volontaire et blanchi pour l'attentat ; ils n'avaient rien trouvé contre moi, ce qui était normal puisque je n'avais rien fait.

Alors survint la prison.
Un bracelet, un uniforme heureusement pas obligatoire et surtout, des barreaux et plus aucune liberté. Très vite, je perdis l'appétit et tout simplement l'envie de rester en vie. Être en cage, ce n'était pas pour moi. En plus, ma famille était brisée. Brisée depuis mes 12 ans. Plus de mère, plus de frère, loin de mon père. Je n'avais même pas envie de garder des liens avec lui. Il avait du être tellement déçu. La vie pour lui devait aussi avoir changé et pas de la meilleure façon qu'il soit. Mais malgré tout, parfois, quand on pouvait avoir des visites, il venait me voir, même si on avait rien à se dire. On se considérait coupable tous les deux. Coupable de ne pas avoir fait quelque chose pour Andres. Ainsi, je trouvais mieux pour ma part de ne plus voir mon père. Mais à partir de ce moment, je ne pensais alors qu'à la mort. Et j'essayais de la rejoindre. « Ne cours pas vers la lumière ! » Dans les films, c'est ce qu'on dit pour qu'on évite d'aller vers la mort. Dans mon cas, j'avais beau essayé, je n'y arrivais pas. J'avais essayé de me pendre mais on m'en empêcha, de me couper les veines mais on me soigna, de mourir d'inanition mais cela se remarqua et on me força à me nourrir. Même tenter de se faire violenter dans une bagarre et être blessé gravement ne fonctionne pas. A croire que la vie elle-même ne désire pas ma disparition. Alors je me suis dit que j'allais tenter de vivre encore un peu. Pourquoi ne pas voir ce qu'il se passait dans cette prison, après tout ! Et surtout qu'on m'oublie un peu pour que je puisse recommencer mes tentatives. En attendant, j'avoue que j'aime prendre mon pied pour tenter de me vider l'esprit et ainsi arrêter de broyer du noir.  

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